Le cyclisme range ses "affaires"


Trop de choses curieuses ont été écrites ou dites sur le dopage dans le vélo ces derniers temps pour essayer d'apporter un peu de clarté au débat.

Lors du dernier tour de France, le coureur Djamolidine Abdoujaparov, fut mis hors course après un contrôle positif, notamment au Bromantan. Rien à redire, sinon qu'on apprenait quelques jours plus tard que l'Ouzbek avait déjà été épinglé quatre fois pour le même produit durant les mois précédents et que, chaque fois, on s'était contenté d'un simple avertissement. Cette révélation a soulevé une belle polémique dans les milieux du vélo. En fait, celle-ci n'avait pas lieu d'être. Car si le Bromantan figure dans la liste olympique depuis le 31 janvier 1997, il n'a été officiellement intégré dans celle de l'UCI qu'à partir du 1er mai 1997. Avant cette date, les contrôles ne devaient donc logiquement donner lieu à aucune sanction aux trois jours de la Panne (le 2 avril), au grand prix de la ville de Rennes (le 6 avril) et à la Côte Picarde (le 22 avril). Le premier contrôle légalement positif de l'Ouzbek ne date que du 11 mai lors des quatre jours de Dunkerque. La transmission des résultats des laboratoires à l'UCI s'est effectuée dans les règles.
Fin mai, donc assez tardivement, cette dernière a informé la fédération d'Ouzbekistan qui, elle-aussi, a joué la montre en ne sanctionnant officiellement son coureur qu'à la fin du mois d'août. En somme, il n'y a pas eu de malversation dans l'affaire Abdoujaparov, seulement un peu de bureaucratie, ce qui s'explique tout de même assez mal à l'époque d'internet.

Plus bizarre fut la révélation faite au mois d'août, à l'occasion de la commission exécutive du CIO, que deux des principaux acteurs de tour de France 1996 (et du suivant !) avaient été contrôlés positifs aux anabolisants au cours de l'hiver précédent, à Lanzarote et Majorque. La rumeur pointa vite la déléguation allemande, soupçons confirmés quelques temps plus tard par une déclaration de Président de l'UCI, Hein Verbruggen, en personne. Lors du championnat du monde de VTT, il a précisé en effet que ces contrôles hivernaux avaient été effectués à la demande du CNO allemand. Mais qu'à sa connaissance, ils n'avaient rien révélé d'extraordinaire. Sur ce point, les avis divergent. Beaucoup d'observateurs soutiennent qu'il y a bien deux cas positifs et soupçonnent le CIO d'avoir passé au bleu les écarts des meilleurs représentants d'une fédération qui, précisément, avait le vent en poupe. Auraient-ils tout de même sanctionné discrètrement les coureurs? C'est possible. On se rappelle de l'étonnement qu'avait suscité au printemps la révélation du choix auquel devait se soumettre Ullrich, soit les jeux olympiques, soit le Tour de France. On évoquait alors son jeune âge, ce qui certes doit être pris en considération pour ne pas pour autant qu'on mette sur le même pied une épreuve aussi harassante que la grande boucle et une course d'un jour comparable à n'importe quelle classique, comme celle d'Atlanta. Si les deux épreuves se rejoignent au point de vue médiatique, il n'en est rien des sollicitations physiologiques. N'importe quel coureur vous le dira!


Retour

Page d'accueil