Effets secondaires liés à la prise d'HGH. |
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En arrivant à l'aéroport de Sydney, en provenance de Pékin, avec vingt-huit membres de sa délégation, la chinoise Yuan Yuan, spécialiste du 200 m brasse, a été prise par les douaniers australiens. En ouvrant son sac, ils ont en effet découvert vingt-six flacons, treize contenant une solution saline et treize contenant de l'hormone de croissance, le tout placé dans des bouteilles thermos. Coupables aux yeux de beaucoup, et surtout des Australiens, de pratiquer une politique de dopage généralisé sur leurs nageuses, sous le feu de la presse locale depuis l'arrivée de quelques-uns d'entre eux, les chinois se sont donc fait piquer à la douane. "Nous aurons les résultats des analyses demain (aujourd'hui), mais les récipients portaient l'inscription Somatropin, une hormone de croissance. Leur importation est interdite en Australie sans autorisation, c'est pour cela que nous avons saisi les flacons", a indiqué au téléphone Chris Schofield, porte-parole du gouvernement local. Un peu plus tôt, les douanes avaient communiqué pour annoncer la prise, visiblement filmée par la télévision. Aussi bizzare que cela puisse paraître, il semble y avoir une confusion sur le nom. L'hormone de croissance synthétique serait en fait la Somatotropine HGH, plus connue des adeptes de la dope sous le nom de "STH". Yuan Yuan, entourée par la police, aussi bien à son départ de Sydney qu'à son arrivée à Perth, où il y avait foule, a simplement déclaré que ces flacons appartenaient à son entraîneur, avant de se précipiter, dans le bus qui emmenait la délégation à l'hôtel des athlètes. Comme dans beaucoup de pays, les hormones de croissance sont disponibles à la vente sur l'île-continent pour les médecins uniquement. L'imprudente risque jusqu'à 50000 dollars australiens (200000 frs) d'amende et l'expulsion d'Australie ; mais tant que les flacons n'auront pas été analysés elle peut rester à Perth. Une nouvelle fois, la Chine se place donc dans l'oeil du cyclone. Une nouvelle fois, c'est plus particulièrement par les cantonais que le scandale arrive : ils avaient apporté leur lot de nageuses positives en 1994, ils sont rarement là où les contrôles de la FINA pensent les trouver et, à l'image de He Cihong, la dosiste double championne du monde en 1994, leurs nageuses disparaissent souvent de longs mois avant de réapparaître en tête des bilans mondiaux. La FINA, qui a annoncé, hier matin, avoir effectué 173 contrôles inopinés (tous négatifs) sur les chinoises en 1997, n'a voulu faire aucun commentaire avant les résultat des analyses aujourd'hui. Bien évidemment, les réactions sont nombreuses et souvent violentes. Certains, comme Mark Spitz ou Don Talbot, le célèbre entraîneur australien, demandent l'exclusion de la Chine des championnats du monde. Il faut dire que la fameuse soupe de tortue de Ma Juren est bien dépassée. |