Les Monédières, cet imposant massif de structure granitique dont la silhouette dodue est familière à tous les Corréziens, date du plissement hercynien. L'ensemble a une superficie d'environ 6000 hectares dont 3000 de terrains privés et 3000 de terrains communaux. Cette barrière de sommets arrondis donne l'impression de montagnes dominatrices surgissant en abrupt à 300 m au-dessus du socle qui les soutient.

L'étymologie du mot Monédières est incertaine : pour les uns les Moneidira signifierait "Mont des Airelles" du nom de ces petites baies noires, rafraîchissantes et parfumées, qui ponctuent les bruyères roses et sont à la base de délicieuses tartes et confitures et du fameux vin d'airelles ; pour d'autres, les Mounedieiras évoqueraient les "Montagnes du jour" car le soleil les illumine du matin au soir ...

En tous cas, elles ont leur histoire et même leurs légendes. Elles ont été habitées très tôt comme en témoignent les nombreuses traces de l'époque néolithique (tumuli, dolmens ...) et les vestiges gallo-romains (poterie, pavages de chemins ...). Tout le massif était alors recouvert de forêts et la toponymie actuelle des villages est là pour nous le rappeler ; dérivés du latin, les lieux-dits désignent des arbres : le Bos, Chauzeix, la Forêt, les Géants - col bien connu des touristes (et des cyclistes !) - où, pendant des siècles, quelques hêtres énormes dépassaient leurs semblables dans la grande futaie qui couvrait la montagne.

Un premier incendie des Monédières aurait eu lieu lors de l'invasion romaine quand Jules César, qui occupait le Limousin, voulut se débarrasser des Druides et des Folles qui hantaient la région. Puis, pendant des siècles, les sujets des vicomtes de Comborn, possesseurs du puissant château-fort de Treignac, menèrent une vie sans histoire en pays des Monédières. Il fallut les guerres de religion du XVIe siècle pour venir affecter tragiquement cette tranquillité paysanne. La violence, les pillages, les meurtres se succédèrent, ensanglantant le massif où les protestants s'étaient réfugiés. Pour les en débusquer, Louis de Pompadour, chef de la Ligue des Catholiques, ordonna en septembre 1575, d'allumer l'incendie aux quatre coins du massif.
Le feu prit des proportions inattendues, détruisant la forêt et ravageant grand nombre de villages aux toits de chaume : Veix, Chaumeil, Saint-Augustin ainsi que le bourg de Saint-Jacques-de-la-Monédière.

Cet incendie fut-il aussi gigantesque que certains historiens le prétendent ? Il semble que se dégagent de leurs récits quelque exagération et d'importantes discordances. Toutefois, depuis cette sombre époque, les Monédières ont perdu leur richesse boisée puisque dépouillées de leurs forêts d'origine en quasi-totalité.

De nos jours, cette terre fidèle et attachante qui s'étend sur les cantons de Corrèze et de Treignac est devenue un haut-lieu touristique du département de la Corrèze.

Des petites routes sinueuses et pittoresques permettent d'escalader la Monédière à travers sous-bois, forêts de résineux, landes de bruyères, d'ajoncs et de myrtilles, et de se hisser jusqu'à la Table d'Orientation édifiée, à 911 mètres d'altitude, sur l'un des puys du massif, dénommé le "Suc au May". Cette dernière fut inaugurée au cours de l'été 1935 par Henry de Jouvenel, ancien ministre, alors sénateur de la Corrèze.

De ce point culminant, se déploie un magnifique panorama composé de vallées et vallons, d'étangs et de rivières, de forêts et de prairies. Au pied de la montagne, s'ouvre le majestueux Cirque de Freysselines, du nom du pittoresque village riche en vieilles demeures qu'il abrite. Plus loin se détachent la chaînes des Domes, les Monts d'Auvergne, le Puy-de-Sancy, le massif du Cantal, le Puy-Mary et sans oublier, à mi-chemin, les contreforts du Plateau de Millevaches que domine le Mont Bessou, point culminant de la région du Limousin.


Le pays des Monédières est beau et accueillant.

Venez le découvrir.

Venez vous laisser bercer par la quiétude de sa nature
et envahir par la plénitude qu'elle inspire.