LA FERE

CARREFOUR STRATEGIQUE
ET VILLE DE GARNISON


Vue aérienne de La Fère.


Chef lieu de l'arrondissement de LAON, LA FERE est une petite ville de 3 500 habitants située dans la vallée de l'OISE en bordure de la R.N. 44, à mi-chemin entre LAON et St QUENTIN. LA FERE, au confluent de la SERRE et de l'OISE est l'une des plus anciennes villes de la région de NORD-EST. Elle existait déjà à l'époque gauloise.


Sur le chemin du château.

Lors de la conquête de la Gaule, les Romains ont installé à LA FERE un poste militaire, et, depuis cette époque, la ville a toujours été une place forte. Vers 500, il se dressait un château fort dont CLOVIS signale l'importance à St REMI, à qui, il en fait don.

A cet endroit l'Oise passe brusquement d'une profondeur de 1m50 à 8m à cause des remous mortels du boullon.

Pendant les siècles troubles qui vont suivre, les LAFEROIS sont soumis à d'incessantes attaques; sièges et pillages se succèdent. Vers le XIe siècle, LA FERE devient le fief des seigneurs de COUCY, puissants rivaux de la jeune monarchie Capétienne. Ils construisent des fortifications qui vont défier longtemps les rois de FRANCE. En 1132, LOUIS VI LE GROS doit se retirer après un siège de deux mois. Ce n'est qu'en 1441 que le Roi CHARLES VII prend possession de LA FERE.


Henri IV, en 1595, innonda la ville transformant son dernier assaut en bataille navale.

Sur l'emplacement de l'ancien château fort, LOUIS de LUXEMBOURG, en fait élever un nouveau qui sera agrandi et embelli par MARIE de LUXEMBOURG. De ce Château, il subsiste un Corps de logis qui a abrité jusqu'en 1993 le cercle Mess des Officiers de Garnison.

Bien que l'Oise ne soit encore
à La Fère qu'une rivière, elle
a joué un rôle fondamentale
dans lhistoire de la ville.

Par le jeu des mariages, le Château devient propriété des Bourbons. C'est à LA FERE que naît en 1518 ANTOINE DE BOURBON, père du futur HENRI IV. Lors de la période troublée des guerres de religion LA FERE pris parti pour la Ligue et compte une garnison espagnole de 3 000 hommes. En 1595, après un siège de six mois HENRI de NAVARRE reprend possession de la ville. LA FERE retrouve rapidement sa vocation de place forte. En 1630 la cité reçois une véritable garnison, mais, suivant les habitudes en usages, les soldats sont logés chez l'habitant.


Gravure contemporaine de la façade terminée en 1733.

En 1666, le duc de MAZARIN alors "Grand Maître de l'Artillerie", crée un Arsenal, afin de soutenir les Armées de LOUIS XIV engagées dans la guerre des FLANDRES. il y adjoint en 1672 un Moulin à Poudre, puis une nitrière. En 1719, LOUIS XV décide de la création d'une Ecole d'Artillerie dans la ville. Devant les charges ainsi imposées aux habitants, l'assemblée communale fait construire une caserne. Le Corps du bâtiment où se trouvait le P.C. du 41e RAMa fut terminé en 1733, celui où fut cantinnée la B.C.C en 1767. Simultanément, une fonderie est implantée à l'ARSENAL ajoutant ainsi aux activités pyrotechniques, celle d'une fabrique de pièces d'artillerie. Avec les revers militaires qui marquent la fin de l'empire, commence pour LA FERE une suite de "vicissitudes". En FEVRIER 1814, après un dur siège, les Prussiens mettent la ville à sac.


La Fère au début du siécle.

En JUIN 1815, ils sont repoussés mais non sans avoir déversé des milliers d'obus sur la cité. Au printemps 1870, après la capitulation de SEDAN, les Prussiens sont à nouveau devant la place qui subit de lourds dommages. Depuis cette époque, sauf au cours des périodes où elle fut occupée par l'ennemi pendant les deux guerres mondiales, la Ville de LA FERE a toujours abrité un Régiment d'Artillerie. L'Arsenal devenu en 1903, dépôt des matériels d'artillerie et, en 1914, Parc d'Artillerie de Corps d'Armée, s'est transformé en 1945 en Etablissement Annexe du matériel, puis en 1950 en Etablissement Régional du Matériel. En 1992, la Ville de LA FERE apprend que dans le Cadre du Plan Armée 2000, sa Garnison forte du 41e Régiment d'Artillerie de PICARDIE, au total près de 1500 personnels militaires et civils de la Défense, est dissoute. Le 41e R.A.Ma disparaît en 1993 et l'E.R.M. devra fermer en 1997. Ainsi, après des décennies de traditions militaires, cette petite ville voit partir ses militaires qui lui laissent des années de souvenirs et patrimoine immobilier d'exception, patiemment érigé au cours des siècles.


L'arsenal à connu de violentes destruction comme ici en 1914.

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