MEDECINE GENERALE ET OPHTALMOLOGIE
Symptôme banal, souvent méconnu sur le plan étiologique en raison de la diversité des traitements à disposition des professionnels, la conjonctivite peut avoir diverses formes étiologiques, symptomatiques, et avoir diverses conséquences en cas de "mauvais traitements".
CHEZ L'OMNIPRATICIEN
Quels peuvent être les premiers gestes à faire quand un médecin généraliste est confronté à une conjonctivite ? - D'abord reconnaître la conjonctivite sans avoir recours aux instruments dont dispose l'ophtalmologiste. La seule rougeur de la conjonctive bulbaire ne signe pas la conjonctivite.
La conjonctivite, qui est une inflammation de la conjonctive bulbaire et palpébrale, sera diagnostiquée sans matériel en éversant la paupière inférieure avec le doigt, en l'éclairant avec une simple lampe et en constatant l'épaississement et la rougeur. On pourra compléter l'examen en retournant la paupière supérieure et en l'éclairant ; on verra alors le même épaississement, parfois on verra des papilles serrées les unes contre les autres, (ou on découvrira un corps étranger irritant). Le tout pourra être accompagné de sécrétions plus ou moins abondantes. Mais là encore comment reconnaître une conjonctivite bactérienne d'une conjonctive virale ou allergique. Il ne faudra pas hésiter à recourir au frottis conjonctival (qui sera fait par le laboratoire)
Enfin, garder à l'idée qu'une conjonctivite qui démange, ne secrète pas beaucoup (ou pas du tout) et qui dure plus de 15 jours, a toutes les chances d'être allergique.
D'abord affirmer la conjonctivite. Ensuite la reconnaître. Puis la bien traiter.
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CHEZ L'OPHTALMOLOGISTE
Après un interrogatoire :
L'acuité visuelle est le plus souvent normale. Parfois un dépôt sur sa cornée pourra gêner et s'effacer au clignement. L'examen physique révèlera les signes de la conjonctivite :
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL Il devra se faire, au cabinet de l'ophtalmologiste, par l'examen au biomicroscope ; avec :
DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE 1) Par l'examen anatomique
2) Par l'examen bactériologique Un frottis conjonctival accompagné d'un antibiogramme pourra permettre un diagnostic biologique. Le pus sera prélevé par un coton monté, dans les culs de sac conjonctivaux supérieurs et inférieurs et mis en culture. Cet examen sera fait au laboratoire. Il permettra de mettre en évidence la présence à l'examen direct et après culture de germes avec prédominance de :
puis permettra la réalisation d'un antibiogramme nécessaire à la mise en route d'un traitement adapté. TRAITEMENT Il sera instauré, d'abord à l'aveugle. Il consistera, en cas de conjonctivite isolée importante, en un collyre antibiotique à large spectre (quinolone, sulfamide, béta-lactamine....), que l'on prescrira de 4 instillations jusqu'à 6 instillations par jour selon l'importance, pour une durée de 6 à 7 jours continus. Ce traitement sera réajusté, en cas de nécessité, en fonction du résultat du frottis et de l'antibiogramme qui parviendront dans les 48 heures.. On associera, en cas de complication locale, soit un collyre cicatrisant ou mouillant, soit un collyre anti-inflammatoire non cortisoné. Face à une inflammation interne on pouura associer un traitement cortisoné local et parfois un dilatateur irien qui empêchera l'accolement irido-cristallinien, conséquence de cette inflammation. Les traitements antibiotiques généraux associés seront réservés aux endophtalmies importantes. |
Symptôme apparemment banal, la conjonctivite peut avoir des conséquences inattendues d'où la nécessité d'une consultation spécialisée, d'éviter un traitement à l'aveugle et de ne pas négliger les signes associés.
BIBLIOGRAPHIE
Philippe Baron