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( Extrait )
TE VOILA
Te voilà, ma blessure
ma haute douairière
être seul celui qui peut comprendre
le silence barbare du loup sur la neige - être seul
et être celui-là Te voilà, mon pauvre crime
les bras les mains liées une dernière fois
pour un voyage incertain
vers l'autre qui n'est pas un autre
seulement la mort de toi
- être seul
et n'être litanie que dans l'ombre Te voilà, et que demandes-tu ?
Creuser, mordre, écorcher
tu sais que je l'aime
cet alcool puissant, aux heures tardives,
et lampe écarlate dans la chambre aux draperies
- être seul
accueillant tes mensonges Me voilà, ma tueuse
douce entre les douces
je n'aurai jamais de mots plus forts
ceux qui emprisonnent
- je serai ta naissance, tu seras ma chute Veille au désir confus sur mon visage,
et plus loin vers le delta
où s'échouent encore quelques anges
veille à la déchirure, à l'absence
au mal que je te payerai
veille à la désolation
Et puisqu'il n'y a personne pour consentir
me voilà, ma souveraine
viens seule
et veille à mon silence