François Xavier

 

 

 

 


Stèle des tombeaux de Pétra,
site archéologique majeur
du sud jordanien

 

 

 

Extraits du recueil "De l'Orient à l'Amour"
Editions Editinter

 

 

Lorsque tu dors à mes côtés le sommeil te maquille
de cette ombre légère qui me cache à tes yeux,
ces brillants couleur de lune qui éclairent ton visage d'ambre,
le jour où le feu réfléchit le fantôme de nos émotions.

 

Lorsque tu te réveilles au petit matin, tu sais être l'heure bleue
où les montagnes marines se dressent vers les roches noires,
et tu seras l'argile du maçon qui rebâtira la cité des anges
pour que ses enfants puissent grandir à l'abri des tempêtes.
Et toi, ma bien-aimée, qui d'un baiser brise ma nuit
pour, entre tes bras, m'ouvrir au jour qui se lève,
et m'aider à marcher sur le sable mouvant de nos chemins épars.

 

Car tout ce qui est vivant est né pour te servir
et moi qui ne suis que le bras armé de l'inconscient collectif
je veille sur tes trésors pour que l'infidèle épargne ta grâce

 

 

 

 

 

 

Te souviens-tu ces ruelles escarpées, ces allées bordées d'eucalyptus,
notre visite à Deir el-Qamar, le couvent de la lune et des lauriers roses ?
Te souviens-tu du chapeau de verre, du bassin bleu
de la mosquée Taylân de Tripoli, de Tripolis, de Trablous ?

 

Te remémores-tu ces boiseries, ces tentures, ces mosaïques,
tous ces motifs de stuc, ces dentelles de pierres, ces diwans
où le velours cramoisi des coussins couvre le sol et invite
le visiteur à venir se perdre dans les douceurs de Beit-Eddine ?

 

Te souviens-tu de Tyr, de Sour, de Tsor, la maîtresse des mers,
cette ville phénix à l'image de ton pays, multiple, meurtri,
mais si fier qu'il renaît toujours plus beau de ses désastres ?

 

Mais n'es-tu pas, toi aussi, ce basilic, ce romarin, ce thym sauvage,
cette indomptable levantine initiée aux préceptes des trois lois
pour qu'aucune ou toutes n'offrent que l'amour au lieu de la mort ?

 

 

 

 

 

 

Tu as débarqué de l'Orient avec ses histoires sanglantes,
ses maisons pauvres et ses palais des mille et une nuits
qui, même si les dieux oublièrent soudain cette terre,
ont prouvé que la vie naît et meurt de la glèbe du Levant.

 

Tu es un pur-sang à la robe de sable blanc,
ta bouche a le goût de la menthe, amour, coquelicot de boue,
tes bras rameaux en éventail déployés,
éloignent les pleurs et les chagrins de notre enfance meurtrie.

 

Fille, tu a préservé ton âme de pureté
et tes pieds fragiles usés de trop de marches
et ta bouche qui ne connut pas toujours sa faim.

 

Tu es du noble Sud, mais aussi du Nord, fier et arrogant,
et ton ciel est bleu de la Bekaa où nos pères rient de nos jeux
et veillent sur nos têtes. Femme je t'ai choisie.

 

 

 

 

 

 

Extrait du "Berceau de Phénicie"
à paraître aux Editions des Moires

 

 

Fille de l'eau et du vent
Tu te déshabilles
Dans l'étincelle d'une chute libre
Phénicie des légendes au teint pâle
Tu t'offres au regard
Concupiscent de tes bourreaux
Libre et seule et fille tu fus nue
Ta gorge chaude et claire à la lumière
De l'étincelle soupir de vie
Aux portes du rien
Tes bras métalliques écartelés
Fondus de honte et de pluie
Aujourd'hui libérée de tes chaînes
Tu cours vers ton destin
Reflet d'albâtre sur tes joues roses
Libre tu jouis enfin de l'air marin.

 

 

 

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