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LE VIEILLARD
Il est venu
De son enfance jusqu'ici
Il a marché
Longtemps
De pas d'abord petits
Maladroits hésitants
Puis
D'une jambe longue
En ignorant les pierres
Il a franchi
La vie
Le vent
La pluie
La soif
Un jour
son pas tremblait d'un bruit de souvenirs
Les saisons s'empilaient sur le chemin qui monte
Et son coeur s'essoufflait
Il s'assit un moment
Quand il s'est relevé
Son regard s'est troublé
Les pourquoi
surgissaient du creux de sa pensée
Il est venu
De son enfance jusqu'ici
Nous demander réponse
Le vieillard fatigué
Son âme est nue
Comme l'enfant qui naît
PROMENADE AUX SOMMETS
Le temps s'offre, étalé sur les cimes
Je traverse la vie, et le vent me traverse
J'habite le silence.
*
Exclamation!
Le soleil jaillit
Devient étoile
Devient Dieu tout à coup
De sa pointe Nord, il saisit l'infini
Le plante au Sud
L'unit à l'immaculé de la neige
Aimants,
ses bras d'Est et d'Ouest illuminent le monde
*
Je laisse mes pas s'enfoncer.
Mon corps ne fait plus un geste,
fasciné par cette éternité
*
Un aigle attardé trace un idéogramme furtif
Que traduit-il ?
*
La montagne s'éteint peu à peu
Rose comme une jeune fille timide
aussi émue que moi
L'ombre l'entraîne vers le bleu
L'absence d'une nuit s'installe
*
Le coeur de l'âtre m'attend
Mon corps accueille sa chaleur
Un éclat de mon âme reste dehors
Au delà...
Oublie la réalité qui crépite sous mes yeux
AMOUREUX DE LA TERRE
Il n'a pas voulu de cercueil
Rejeta la pierre tombale
Il voulait voir l'envers du monde
les racines
qui portent les fleurs
les insectes qui vagabondent
et le travail de la fourmi
Il respire la vie du monde
Il est heureux
Il me l'a dit
BERCEAU D'ESPERANCE
L'enfant seul entend sa vie qui s'imprime
dans un sourire
Les mots de son passé
fragiles
tracent son désir neuf
Le bleu de son ciel s'étonne
apprivoise l'ombre
saisit un pétale d'amour
le contemple
l'apprend un peu
sursaute à l'appel de son nom
Range soigneusement le tout
dans un oubli provisoire
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