Les humeurs du Sorcier

 

 

 

Sorcier
Le monde tel qu'il est

 

 

La Tribune du Sorcier

Sarcasme [ s a r k a s m ] . n. m.
(1546; lat. sarcasmus, mot gr.,
de sarkazein “ mordre la chair ” [ sarkos ] )
# 1° Ironie, raillerie insultante.
# 2 ° Trait d’ironie mordante.
ANT. Compliment, flatterie
Le Petit Robert, 1990

I. Les Touristes

II. Les Cyclistes

III. Les Surfeurs

 

 

 

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© Le Sorcier, 1998

 

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Les Touristes

 

Je vais donc vous entretenir d’une des plaies de l’humanité: les touristes. J’entends déjà le petit commerce saisir ses fourches et ses torches pour me brûler sur l’autel de l’import de devises. Et ne m’accusez pas de racisme s’il vous plaît: j’en ai autant au sujet des abrutis bien de chez nous qui vont s’entasser dans les campings inondables, insalubres et hors de prix de la Cote d’Azur.

En tant que parisien, j’ai à subir, dés que les beaux jours reviennent, l’invasion de cette horde de barbares dégénérés que sont les touristes. En effet, Paris a le privilège d’être la première destination touristique du monde en accueillant chaque année près de 10 millions de voyageurs. Imaginez donc: 10 millions, c’est à peu près la population de la région parisienne. Et, nous le savons, tous les gens ne partent pas en vacances. Mettons que la moitié de ces gens partent en vacances. Statistiquement, nous nous retrouvons 15 millions. Ce qui fait 5 millions de trop. Etant donné que la région parisienne ne compte pas 5 millions de chambres d'hôtels, nous avons là une énigme scientifique formidable. Les touristes seraient donc des particules quantiques à la fois présentes et non présentes. Et pire, si vous vous promenez un peu dans Paris, vous pourrez constater que les touristes sont tous au même endroit. Inutile de chercher des japonais ou des allemands aux abords de nos H.L.M. Ils sont tous réunis soit sur les Champs Elysées, soit sur le parvis de Notre-Dame. On peut donc en déduire que ces endroits peuvent contenir 5 millions de personnes chacun. Ce qui est physiquement impossible pour peu que les lois de la physique élémentaire soient justes. Et pourtant, chaque fois que je vais me promener dans ces endroits, je ne peux m’empêcher de constater leur présence.

Bien entendu, je ne m’y rends jamais, étant donné que chacun sait que ces endroits n’ont absolument aucun intérêt. Autre question qu’il est légitime de se poser: pourquoi choisissent-t'ils tous Paris? En effet, quand vous vous rendez en vacances, vous cherchez le calme et la tranquillité ou le dépaysement. Comment être au calme dans la ville la plus visitée au monde?

Et comment être dépaysée alors que vous venez à cinquante dans des cars inconfortables et polluants et que vous ne vous séparez jamais?

Et c’est là que l’office du tourisme intervient. L’arme absolue c’est le tourisme culturel. Nous avons donc des groupes de gens qui se promènent sur le Champs Elysées afin de profiter des fast-food américains et d’acheter très cher dans des boutiques italiennes des robes d’un styliste japonais fabriquées par des enfant coréens.

Mais ils peuvent aussi visiter Notre-Dame et grâce à leur respiration haletante et la sueur provoquée par leurs énormes sacs à dos, endommager toute la structure du bâtiment rongé par l’humidité. Il y a le Louvre, me direz-vous. Mais quand on pense voir en une journée des collections qui ont mis plusieurs centaines d’années rien que pour être réunis au même endroit, on se trompe forcément.

Alors on court vite apercevoir les statues grecques en admirant la pyramide conçue par un architecte chinois. Et comme on a pas le temps, on ne regarde pas et on prend des photos.Tout ça n’a rien à voir avec la culture. C’est juste une histoire de diapositives à montrer et d’anomalies cérébrales.

Le seul bénéfice apporté par le tourisme c’est bien entendu les devises. Les touristes sont les plus grands consommateurs de T-Shirts ridicules et de parfums de contrefaçon. Ils sont aussi la première source de revenu des pickpockets.

Je propose donc une solution. Que les touristes restent chez eux et qu’ils nous envoient de l’argent. On leur donnera en échange des photos, bien cadrées pour une fois, où on pourra les incruster grâce à la technologie moderne.

Malheureusement, cette solution sonnera le glas de l’industrie du bermuda orange et des sandales en cuir. Mais au moins, on pourra enfin aller dans nos fast-food américains manger de la vache folle anglaise sans être ennuyé par le bruit désagréable de l’American Express qu’on aura jamais.

 

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Les Cyclistes

 

Depuis bientôt un bon bout de temps, les masses en délire redécouvrent avec un plaisir incommensurable le bonheur de pédaler en ville pour se rendre dans tous les endroits où l'on à besoin d'aller quand on a une vie sociale fournie. Les villes sont maintenant encombrés de néo-Yves Montand qui parcourent les avenues encombrés sur des modèles perfectionnés de mobylettes sans moteur. Et il serait injuste d'accuser le Tour de France. Celui-ci étant vieux de plusieurs millions d'années et se contentant de faire fonctionner l'industrie du bob Ricard et les laboratoires pharmaceutiques. La faute en revient à cet instinct grégaire qu'est la mode et qui se traduit aussi par "houa, c'est super fun le vélo en ville!". Car en fait de nouveauté, le phénomène n'a fait que se déplacer dans l'espace et dans le temps. En effet, le vélo était déjà pratiqué dans nos campagnes par des citadins pressés de se rapprocher de la nature et se remuscler l'abdomen, lors de leurs vacances en gîte rural. La bicyclette s'est donc rendue en ville par camions entiers, dans l'espoir vain de faire pratiquer une activité physique autre que l'apéritif aux citadins stressés. Le résultat, bien que catastrophique est néanmoins là: les cyclistes ont envahi les villes.

Non content de saboter les efforts conjugués de l'industrie automobile et des pétroliers pour le remplacement de l'atmosphère par de nombreuses particules toxiques, une honteuse pratique du lobbying sauvage et du chantage aux voix a conduit les municipalités à creuser des tranchées au milieu des rues afin de les combler et d'en faire des voies particulières destinées uniquement à leur usage particulier. Signalons au passage qu'il n'existe aucune voie sécurisée pour les autres usagers de la route. Pourquoi ne pas construire des voies pour les voitures, d'autres pour les camions et encore d'autres pour les tracteurs? Parce que cette voie existe déjà et que c'est la route. Les vélocipèdiste ont donc droit à un traitement de faveur là où même les handicapés n'ont pas d'accès facilités. La route est dangereuse pour les cyclistes me direz-vous? C'est vrai. Mais elle l'est aussi pour les autres usagers. Les statistiques prouvent qu'on a plus de chance de mourir sur la route que sur un vélo d'appartement. C'est d'ailleurs pour ça qu'on a inventé le vélo d'appartement.

Bien entendu, on peut penser qu'il est bon pour l'atmosphère et le taux national d'obésité que les gens fassent du vélo. Mais, c'est se voiler la face. Le vélo est aussi mauvais pour ceux qui en font que pour ceux qui le subissent. Tout d'abord, il est mauvais pour la santé de respirer tout court dans la majorité de nos villes. Imaginez donc ce que vos poumons subissent quand vous les obligez à ingurgiter un maximum de gaz toxiques tout en alimentant une série de muscles qui habituellement se contentent de d'appuyer sur un accélérateur. D'autres part, le cyclisme en général est mauvais pour la santé. Vous connaissez des cyclistes vieux? Oui, ceux qui n'ont jamais gagné une course. Enfin, le cyclisme urbain est mauvais pour les automobilistes. Le nombre incommensurable d'ulcères à l'estomac provoqués par les usagers de la Petite Reine est un fléau national. Simplement parce que les voies ou les pistes cyclables que j'évoquais plus haut ne sont que rarement utilisés. D'ailleurs, il semblerait que la majeure partie du code de la route ne s'applique pas à ceux qui font du vélo. Ni les feux, ni les panneaux ne semblent efficaces à contrer les avancées kamikazes de ceux qui hurlent pour qu'on les respecte.

Mais le pire est sans doute la légende qui veut que tant qu'on fait du vélo, on ne fait pas de voiture. Là encore je crie à l'intoxication informationelle. Ce n'est pas une bande de férus de la position dite de la danseuse qui vont changer la face du monde ni celle de de nos filtres à air. J'en veux pour preuve le fait qu'un milliard de chinois qui font du vélo, ça n'a pas sauvé les baleines. Le seul avantage de tout ça, c'est que ça fait vendre des vélos. Notamment à Peugeot Cycles, qui appartient à Peugeot, qui est l'un des plus grand fabricant de moteurs diesel au monde. Bientôt, les vélos retourneront dormir dans leurs placards, aux côtés de l'énergie solaire et des pantalons pattes d'eph. Et quand en 2029 votre petit-fils vous demandera "A quoi ça sert une piste cyclable?" vous pourrez lui répondre "C'est comme Mai 68, ça sert à se dire qu'on était formidable à 20 ans. Maintenant remets ton masque à oxygène, sinon on va encore être obligé de te changer les poumons."

 

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Etoiles des neiges et montagnes de sponsors

 

Y a t’il plaisir plus intense que celui de tracer un profond sillon dans les flancs immaculés d’une montagne... de dollars ?

Bien peu à vrai dire, à part peut-être être l’heureux propriétaire de ladite montagne. C’est le cas d’une centaine de fabricants de matériel sportif, qui sont les heureux propriétaires de massifs montagneux entiers en devises convertibles. Du moins, on peut le supposer vu les sommes astronomiques que ces industriels de l’équipement sportif investissent chaque année dans le sponsoring massif de ceux que l’on appelle les surfeurs. Surfeurs des neiges évidemment, et non un de ces pseudo surfeurs électroniques aux yeux abîmés ou leur équivalent sur les plages ensoleillés; ces grands blonds bronzés, musclés à en croire que c’est une attaque personnelle, et aussi intelligents qu’un banc de plancton.

Pourtant, ces trois « tribus » ( le terme fait de chaque individu le membre d’une communauté qui se définit uniquement à la couleur de son pantalon et transforme chaque pause publicitaire en exposition coloniale ) ont un point commun. Ils sont près à tout pour pratiquer leur passion sans limite. Le surfeur du web, tassé devant son écran, le métacarpien du poignet encore tout endolori de ses pérégrinations sur des sites tous plus multimédia les uns que les autres, accepte volontiers de se voir imposer douze pages de publicités pourvu qu’il obtienne une photo. Puisqu’on vous dit que ce n’est pas du cul mais du nu artistique ! Vous êtes têtu tout de même ! Le californo-australien et sa chevelure ondulante quant à lui, laisse sans problème sa destinée et surtout l’agenda de ses compétitions au bon soin de celui qui paye le plus.

De tous ceux là, les pires sont tout de même les surfeurs des neiges. Bien sûr, il existe encore nombre d’amateurs comme dans tous les sports. Les amateurs qui soit dit en passant sont les premières victimes des guerres commerciales. Que ce soient les amateurs de foot ou d’ébats neigeux. Mais au moins dans le foot, on sait que les sportifs vendent leur image pour de l’argent, pas pour des caramels. Et quand le gardien de l’équipe de France vient vanter les mérites de la saloperie pré-machée vendue en barquette dans certains fast-food, ça nous fait bien rire qu’avec tout l’argent qu’il gagne il aille manger cette cochonnerie, vu qu’à sa place on serait tous les jours dans un trois étoiles. Dans le foot l’hypocrisie a le mérite d’être claire.

Dans le surf des neiges, tout est inversé. Ces beaux jeunes gens, vifs comme l’éclair et futés comme des marmottes, sont l’incarnation moderne de la liberté. A en croire les sponsors et leurs attachés de presse, la liberté se décline à l’heure actuelle en trois tailles et en différentes gammes de prix. Notons que les coloris sont assez similaires sur l’ensemble de la collection. Il est vrai que sans Oakley, Rossignol, Arnette, et, avouons-le, une bonne préparation physique, j’ai moi même du mal à être libre.

Et pourquoi sont-ils libres ? Parce qu’ils s’habillent en fluo, qu’ils voyagent à travers le monde pour toujours défigurer de nouvelles montagnes, et tout ceci en étant salariés. D’ailleurs, leurs noms le prouvent : freestyler, freerider... Et la Liberté telle que l’a vue Delacroix ne guide-t-elle pas le peuple avec un bonnet ridicule ?

Tous ces éléments nous confirment à chaque instant que les cohortes de surfeurs qui dévalent les pentes en solitaire (le photographe, ses assistants et l’équipe de télé sont au moins à 10 mètres), sont libres. Tellement libres qu’ils sont l’un des premiers groupes étudié par les bureaux de style pour évaluer les modes futures. Simplement parce qu’ils sont très sensibles à ce qui est nouveau et que si ils adoptent quelque chose, on est à peu près sûr que ça marchera dans le grand public. On peut être indépendant et néanmoins sensible aux courants culturels majeurs tels que MTV ou la kétamine de synthèse.

Libres, mais tout de même légèrement frustrés. Car il faut être frustré pour ne jamais cesser de vouloir défigurer une montagne qui ne vous a rien fait. Et si le peu de surfeurs médiatisés font une publicité pas forcément avantageuse à leur région d’origine (Dans le coin, on s’amuse tellement avec nos moniteurs de skis qu’on préfère aller risquer notre vie tout seul dans la poudreuse), il n’est pas sûr que les touristes apprécient ces missiles oranges et verts, qui coupent leur tentative désespérée de piqué-boulé en chasse neige, et qui se promènent dans la station en arborant des cheveux bigarrés.

C’est vrai que c’est énervant de payer hors de prix un séjour dans une cage à lapin en bois de polymère à Neige 2000, si c’est pour retrouver les mêmes punks que devant le Monoprix de Pantin. Mais le plus horripilant dans tout ce qu’incarne de bassesse commerciale et calibrée le mouvement des surfeurs, c’est l’atteinte qu’ils portent à la démocratie. Je m’explique. Dans certains états des U.S.A., les condamnés à mort ont la possibilité de choisir la façon dont ils vont être exécutés. Evidemment, choisir entre la chambre à gaz, la pendaison ou l’injection n’est pas forcément facile. Malheureusement, c’est un choix que n’ont pas les habitants des charmants petits villages ensevelis sous les avalanches causés par les « hors-pisteurs » sponsorisés. On pourra toujours me dire que ce ne sont pas toujours des surfeurs, mais aussi des skieurs imprudents ou des bouquetins en cavale qui causent ces désastres.

Désolé, sous 120 tonnes de neige j’ai du mal à faire preuve de beaucoup de discernement.

 

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Indigestion de Cookies

 

Jusqu'à il y a encore quelques temps, les cookies n’étaient que des petits gâteaux américains riches en graisse polysaturées et en E112. Mais le progrès aidant, ces délicieux petits goûters américains sont devenus des mouchards professionnels riches en valeur ajoutée.

Sur le net, la recette d’un cookie est simple. C’est une petite saloperie qui note avec application vos connexions à certaines pages. Un exemple : vous êtes à la recherche d’un ouvrage sur la thermodynamique des fluides en milieu salin. Comme à chaque fois que vous surfez, vous vous retrouvez par le plus grand des hasards sur un site porno tchécoslovaque. Croyant avoir reconnu votre correspondante de 3éme B au collège Victor Hugo, vous approfondissez votre recherche quelques minutes. Trois heures plus tard, vous déconnectez, les yeux rouges et l’esprit confus, toujours sans aucune information sur la thermodynamique. Enfin pas des termes très scientifiques en tout cas.

Le lendemain, quand vous ouvrez votre boite aux lettres électronique, vous découvrez avec stupeur les 32 messages publicitaires envoyés par des serveurs porno. Si vous les lisez avec attention, vous vous apercevrez que la plupart vous donnent des informations concernant des sites où vous pourrez trouver des filles plutôt blondes, jeunes, jolies et ayant très envie de parler avec vous. Tout à fait la description de votre correspondante de 3ème B au collège Victor Hugo. Ca, c’est la faute aux cookies. Pendant que vous recherchiez désespérément un souvenir de votre adolescence, les cookies ont pris soin de noter que vous vous connectiez plutôt aux pages contenant des renseignements sur des filles plutôt blondes, jeunes, jolies, etc.

En langage commercial, c’est ce qu’on appelle « cibler l’offre ». Ca permet de vous proposer des services et/ou des produits adaptés à vos goûts. En langage courant, ça s’appelle vous espionner. Ca permet de vous fourguer des services et/ou des produits inutiles avec une plus grande chance de succès.

Les cookies sont les gâteaux préférés du commercial on-line. Il est difficile de lutter contre ces cochonneries. Certains navigateurs proposent des sécurités anti-cookies, mais ils ne sont pas efficaces à 100%. Alors la prochaine fois que vous rechercherez un ouvrage sur la thermodynamique des fluides en milieu salin, achetez un paquet de petits beurres et allez à la bibliothèque. De toutes façons, si votre correspondante de 3ème B au collège Victor Hugo est sur le net, peut-être vaut-il mieux ne pas le savoir.

 

 

Addendum du Sorcier :

Suite à la publication de ce texte, j'ai reçu de nombreuses menaces de mort de divers fabricants de gateaux secs et moins secs d'outre-atlantique. J'ai aussi reçu des nouvelles de ma correspondante de 3ème B au Collège Victor Hugo mais c'est un autre problème. Le plus important dans cette histoire, c'est que la solidarité a tout de suite joué et qu'avant de couvrir ma fuite vers l'étranger,
Alain Korkos et Stéliade m'ont fourni des indications techniques permettant de feinter les cookies sur Macintosh avec Netscape 4.
La manipulation est assez simple et ne nécessite que très peu de connaissances techniques.

Dans le dossier au nom de l'utilisateur, terré dans le dossier Netscape Users, remplacez le FICHIER nommé MagicCookie par un DOSSIER du même nom. Netscape est ainsi abusé. Il y a toujours un MagicCookie dans les préferences de Netscape, mais comme c'est un dossier au lieu d'être un fichier, la machine est leurrée et les vendeurs avec.

Que dire de plus? A part que dans ce monde cruel du commerce par fibre optique, la devise qui orne le frontispice des bibliothèque américaines est on ne peut plus juste: Knowledge is power, la connaissance, c'est le pouvoir.

Juste un dernier mot aux sbires de la firme Belin qui me harcèlent: non messieurs, je ne travaillerai pas pour vous.

 

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Qui suis-je ?

 

Je suis un homme de l'ombre, on ne me connaît pas, mais on connaît ma corporation.
Je vends tout,
je vends de la substance, du contenu, de l'identité, de la part de marché, du rêve.
Je ne vends rien.

Je sais.
Je sais ce que vos maris veulent voir,
je sais ce que vos femmes veulent entendre,
je sais ce que vos enfants veulent être.
Je sais ce qui est bon pour vous.

J'ai le pouvoir.
J'ai le pouvoir car j'ai la connaissance, les moyens financiers, la reconnaissance sociale, la confiance et l'absolution.

Je ne m'adresse pas à des gens mais à des cibles.
J'ajuste mon tir et j'abats.
Je suis un sniper intellectuel,
un mercenaire de la consommation de masse.

Je veux la notoriété et le discours.
Peu m'importe de quel façon on parle de moi, pourvu que l'on parle de mes clients.

Je suis partout.
Je suis devant vous quand vous vendez.
Je suis derrière vous quand vous achetez.
Je suis chez vous quand je vous parle.

Je brise les tabous pour mieux les reconstruire.
Je fais de la sociologie pour mieux gaver les âmes.

J'ai un vocabulaire hermétique, technique, clos, sûr, absolu.

Je fais de la retape, du commerce, je mens, je vole.
Mais avec le consentement de mes victimes.

Je fais de la publicité et ce que je fais est mal.
Mais quand j'ai vendu mon âme au diable, j'ai tellement bien fait mon métier que la plus value a été énorme.
Et c'est ce qui compte.

 

 

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