Il n'y a plus de tragédie pour faire de nous des êtres de chair souffrants et respirant, incompréhensibles.

Notre seul drame est l'absence et nous en faisons un principe essentiel.

Nous avons déserté les anciennes maisons qui n'ont ni couleur, ni plafond, ni couloir, aucun sens, aucun terme, et que nous connaissions pourtant bien. Il faudrait être un souffle, un vent qui se vivrait d'une ultime existence.

Et déjà je m'efface, et déjà je ne t'ai jamais connu.

Bientôt, le sommeil.

 

 

"Wänx n'était qu'une télévision (une parmi des millions) recevant des messages qui ne lui étaient pas destinés, les transmettant à des êtres qui la regardaient sans la voir.
(...)

Wänx n'était qu'une télévision, mais je la regardais comme aucun homme ne regardera jamais une femme.
(...)

Et nous avons fui, Wänx et moi, par satellite, je l'ai dit, et j'ai observé Wänx durant chaque seconde de sa mutation. Oui, j'ai vu la machine qu'était Wänx devenir femme: je sais qu'une machine souffre pour être femme."


Yves Adrien, 1980.

Je me souviens d'une image trouvée dans une plaquette de chocolat

 

 

© Isabelle Nouvel, 1998.