ELECTROCHIMIE
 

C’est l’étude des réactions redox associées à des échanges d’énergie, sous forme de travail électrique, avec l’extérieur.

 

Cellule électrochimique
 

On peut réaliser une réaction d’oxydo-réduction de 2 manières différentes :

  1. Réaction chimique directe
  2. Ex : lame de zinc plongée dans une solution de sulfate de cuivre(II)

    Zn + Cu++ ---------> Cu + Zn++ + énergie calorifique
    cuzn_1.gif (2125 octets) cuzn_2.gif (1857 octets)

     

  3. Réaliser une pile Cu/Zn

anim_pile.gif (195740 octets)

Zn + Cu++ ---------> Cu + Zn++ + énergie électrique

Ce dispositif permet, également, à condition de fournir une énergie suffisante, de réaliser la réaction inverse de la réaction spontanée :
Cu + Zn++ + énergie électrique ---------> Zn + Cu++

Ce dispositif peut fonctionner soit :

  • en générateur d’énergie (cellule voltaïque).
  • en récepteur (cellule d’électrolyse).
  •  
La cellule voltaïque ou pile
 

Si on se réfère au schéma précédent on constate que :

  1. Il apparaît une DDP entre les 2 électrodes de zinc et de cuivre.
  2. Si l’on réunit les 2 électrodes un courant i circule.
  3. L’électrode de zinc se dissout (oxydation).
  4. L’électrode de cuivre " grossit " (réduction).
  5. L’intensité i diminue progressivement, de même que la DDP. Lorsque cette dernière est nulle, le système n’évolue plus.

On représente conventionnellement cette pile de la façon suivante :

Zn/Zn++//Cu++/Cu

L’existence d’un courant électrique implique que le circuit soit fermé, c’est à dire que des charges puissent circuler entre les 2 compartiments pour compenser à tout instant le déséquilibre de charge du à la circulation des électrons dans le circuit extérieur. Ceci peut être réalisé de 2 façons différentes :

  • pont ionique (gel d’agar-agar saturé de KCl)
  • membrane " conductrice " ou séparation en porcelaine poreuse entre les 2 compartiments.

Bilan électrique : L’oxydation d’une mole de zinc s’accompagne de la réduction d’une mole de cuivre et de la circulation de 2 moles d’électron, soit Q= 2.1,6.10-19.6,02.1023 coulombs c’est-à-dire 2 Faraday.

 

Origine de la différence de potentiel entre les électrodes
 

Si on plonge un métal dans un solvant ionisant, il apparait une DDP entre le métal et la solution :
C'est le potentiel d’électrode.

---------> M+ + e    Eox
(potentiel d’oxydation)

M+ + e  ---------> M      Ered
(potentiel de réduction)

ionisant.gif (2542 octets)

ech_redox.gif (1776 octets)

On définit ainsi Eox et Ered pour le couple M/M+
Eox = - Ered

La valeur du potentiel dépend de la concentration des ions M+ déjà présents dans la solution.

2 métaux différents plongés dans une solution ionisante s’oxydent différemment ; par conséquent il apparaît entre eux une DDP.

toto.gif (4115 octets)

En circuit ouvert (courant nul), cette DDP (E1ox – E2ox) est la FEM de cette pile

Généralisation :

Toute électrode mettant en présence les formes oxydée et réduite d’un couple redox, possède un potentiel d’électrode.

exemples :

Ered (volt) forme réduite forme oxydée Eox (volt)

- 3,05

Li

<--------->

Li+ + 1e

+ 3,05

- 0,76

Zn

<--------->

Zn++ + 2e

+ 0,76

0,00

H2

<--------->

2 H+ + 2e

0,00

+ 0,34

Cu

<--------->

Cu++ + 2e

- 0,34

+ 0,54

2 I-

<--------->

I2 + 2e

- 0,54

+ 0,77

Fe++

<--------->

Fe+++ + 1e

- 0,77

+ 0,96

NO + 2 H2O

<--------->

NO3- + 4 H+ + 3e

- 0,96

+ 1,42

Au

<--------->

Au+++ + 3e

- 1,42

+ 2,87

2 F-

<--------->

F2 + 2e

- 2,87

L’association de 2 électrodes reliées par un pont ionique constitue une pile

L’oxydation se produit dans le couple qui a le plus grand potentiel d’oxydation ( E1ox ).
La réduction se produit dans le couple qui a le plus grand potentiel de réduction ( E2red ).

FEM de la pile = E1ox + E2red = E1ox - E2ox

Equation de Nernst anim_chenille.gif (29702 octets)
 

Les potentiels indiqués dans les tables sont potentiels standards (E0ox ou E0red).
L’équation de Nernst permet de calculer les potentiels dans les conditions non-standards :

a A + b B <---------> g C + d D + ne

(aC)g. (aD)d

Eox =

E0ox – (0,06 / n). log

------------

(aA)a. (aB)b

 

g C + d D + ne <---------> a A + b B

(aA)a. (aB)b

Ered =

E0red – (0,06 / n) . log

------------

(aC)g.(aD)d

aX désigne l’activité du composé X :

état physique de X

X en solution

X solide

X gazeux

aX

[X] en mole/l

1

PX en atmosphère

exemples :

Al <---------> Al+++ + 3e Eox = E0ox – 0,02 . log [Al+++]
H2 <---------> 2 H+ + 2e Eox = E0ox – 0,03 . log ([H+]2/PH2)
Sn++ <---------> Sn++++ + 2e Eox = E0ox – 0,02 . log ([Sn++++]/[Sn++])

Mesure des potentiels standards.

Ne pouvant mesurer que des DDP, on a fixé arbitrairement à 0 le potentiel standard de l’électrode à hydrogène, les autres potentiels sont déterminés par mesure de la DDP avec cette électrode.

Prévision des réactions.

La position relative de 2 couples dans l’échelle des potentiels peut renseigner sur la spontanéité d’une réaction redox :
Le zinc est attaqué par tous les acides ; le cuivre ne l’est que par l’acide nitrique.

En cas de compétition entre différentes espèces, il y a :

oxydation de l’espèce la plus oxydable (Eox max)
réduction de l’espèce la plus réductible (Ered max).

Electrodes de référence.

L’électrode à hydrogène n’est pas commode d’emploi. On lui préfère :

l’électrode d’argent Ag/AgCl/Cl-

l’électrode au calomel Pt/Hg/Hg2Cl2/Cl-

dont les potentiels sont très stables.

Dans les 2 cas on montre facilement que le potentiel d’électrode dépend uniquement de la concentration en Cl-.
Si cette concentration est importante, elle peut être considérée comme constante dans une utilisation analytique des éléctrodes.

Applications.

mesures de concentrations, dosages.
La dépendance qui existe entre concentration et potentiel d’électrode permet d’effectuer de nombreux dosages par la mesure de ce potentiel par rapport à une électrode de référence.

potentiométrie.
On peut suivre un dosage redox en mesurant le potentiel que prend une électrode de platine plongeant dans le mélange par rapport à une électrode de référence : red1 + ox2 <---------> ox1 + red2          Kc
A tout instant les potentiels imposés à l’électrode de platine par les 2 couples red1/ox1 et red2/ox2 sont identiques.
Cette égalité permet de calculer Kc et d’en déduire si la réaction peut être considérée comme quantitative ou non.

mesure du pH
on utilise une électrode dite " combinée " c’est-à-dire qui associe une électrode de référence (chlorure d’argent) à une électrode de verre dont le potentiel dépend de la concentration en ions H+ dans la solution de mesure.

elect_verre.gif (4805 octets)

pile de concentration : cette pile est constituée de 2 demi-piles de même nature mais dont les concentrations sont différentes :

exemple : Ag / Ag+ // Ag+ /Ag FEM = 0,06.log([Ag1+]/[Ag2+])

Piles et accumulateurs

Corrosion

Electrolyse

Exercices

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