AUGUSTIN

 ( 354-430)

 

Biographie. Oeuvres principales

 

Augustin est né en 354, à Thagaste (aujourd'hui Souk-Ahras), en AIgérie. Sa mère, Monique, est chrétienne. C'est dans Les Confessions qu'il a raconté ses années d'enfance et de jeunesse ainsi que son itinéraire spirituel.

Pour tenter d'apaiser son inquiétude existentielle, il adhère d'abord au manichéisme, la religion du Persan Mani, qui voyait dans le Bien et le Mal deux principes antagonistes et éternels se partageant le gouvernement du monde. Mais le manichéisme le déçoit vite. Il est ensuite ébloui par l'"Un-Bien" de Plotin, qui le conduit aux portes du divin.

Enfin, il se convertit, en 386, au christianisme et reçoit le baptême. Il deviendra évêque d'Hippone ( Annaba aujourd'hui ), où il mourra, en 430, au moment où les Vandales envahissent l'Afrique du Nord.

Augustin a laissé une oeuvre immense, dont il faut citer les Confessions, La Cité de Dieu ainsi que De la Trinité.

 

Racines et apports

1 - les racines

• Augustin est d'abord an service du Dieu chrétien : toute sa pensée s'inscrit dans ce courant.

• Mais ce chrétien a été marqué, durant ses années de formation, par la philosophie de Platon, de Plotin et des néo-platoniciens qui l'ont conduit à concevoir un Dieu unique.

Le double éclairage , chrétien et platonicien, est donc indispensable pour comprendre Augustin, qui tente de réaliser la synthèse du platonisme et de la religion chrétienne, de la pensée antique et de l'enseignement du Christ.

2 - Les apports conceptuels

C'est par la participation à la lumière divine que l'esprit humain acquiert, selon Augustin, sa sagesse, reflet de ce Divin que l'homme peut saisir au sein même de son âme.

Les concepts fondamentaux de la réflexion de Saint Augustin sont les suivants :

• la foi, adhésion de l'âme nous faisant saisir les principes premiers et nous mettant en possession de la vérité (la foi, si elle précède l'intelligence, n'est pas de nature à ruiner la Raison) ;

• la Raison, conçue comme faculté discursive, n'entrant pas en conflit avec la foi, mais la complétant : il faut, en effet, comprendre pour croire ;

• plus subtilement, la notion de devenir historique (qui n'est pas explicitement formulée) : le fait que, par le Christ, Dieu soit intervenu dans le cours naturel du monde est un événement fondamental qui donne son sens à la cité des hommes et à son devenir vers la Cité de Dieu.

• La Mémoire, source de l'identité personnelle.

Cf. J. Russ, Les chemins de la pensée, Bordas pp. 109-110