Mise à jour : Février 2001


Un placebo, c'est le "Canada Dry" des médicaments ....

- Il ressemble à un médicament,   

- il a le goût d'un médicament,    

- mais ce N'est PAS un médicament
(il ne contient pas de "principe actif")

Alors, pourquoi utilise-t-on souvent un placebo dans les essais thérapeutiques ?

..... on se moque du monde ???

 

Non ... en raison de l'effet placebo.

  L'effet placebo relève de la psychologie humaine, c'est à dire de l'influence de notre mental sur notre perception de la maladie, comme sur la façon dont nous percevons les médicaments. 

 

Prenons un exemple : la sensation de fatigue.

Cette sensation est naturelle après une certaines durée de veille ou d'activité. Elle peut être aggravée, voire provoquée de toute pièce par certaines maladies. Et pourtant, à l'issue d'une même journée de travail, nous ressentons différemment cette fatigue "normale" selon que nous avons encore "une corvée" à faire, qui déclenche des baillements répétés, ou au contraire une soirée agréable qui nous attend. On se sent alors "en pleine forme".

 

De la même façon, nous ne sommes pas toujours trés objectifs vis à vis des effets des médicaments, ou des traitements en général.

- Certains pensent "ne pas supporter les médicaments" : dès qu'ils prennent une pilule, quelqu'elle soit, ils ressentent divers troubles (nausées, maux de tête, fatigue, toux, constipation ......). Ces troubles peuvent être occasionnés par n'importe quel pilule ou comprimé, même si celui est un placebo, c'est à dire ne contient en fait aucun principe actif.

- D'autres supportent trés mal l'idée d'être malade. Dès que quelque chose ne va pas tout à fait bien, ils s'inquiètent, sont à l'affut de tout signe inhabituel. Bref, ils se rendent réellement malades ou en tout cas aggravent fortement les conséquences de leur maladie.
Si un médecin prescrit à ces personnes un médicament en affirmant qu'il va trés rapidement les soulager, il y a de grande chance que le simple fait d'être rassuré fasse effectivement disparaitre tous les symptomes (sauf peut être le petit problème de départ, auquel plus personne ne pense ou qui s'est résolu de lui même) et ceci indépendamment de la composition du médicament. Combien de personnes sont "guéries" à la sortie du cabinet médical et n'éprouvent même plus le besoin d'aller chez le pharmacien ?

ces deux cas sont extrêmes, mais force est de reconnaitre que tous, selon notre psychologie, le moment, notre état de santé, nous oscillons entre ces deux attitudes.

Dès lors, si l'on veut connaitre exactement l'importance des effets bénéfiques d'un médicament et la fréquence réelle de ses effets désagréables dits "effets secondaires", il sera souvent nécessaire de le comparer à un placebo lors d'une étude conduite "en double aveugle", c'est à dire au cours de laquelle ni le patient ni son médecin ne connaissent la composition des comprimés étudiés : médicament actif ou simple placebo.

Cette pratique est d'autant plus justifiée que, dans bon nombre d'essais, on relève autant d'effets secondaires sous placebo que sous médicament actif, en particulier maux de tête, fatigue, troubles digestifs et que ceux ci peuvent concerner jusqu'à 15 à 20% des patients ! Dans ces études, si le médicament n'avait pas été comparé à un placebo, on aurait conclut à tort qu'il est "mal toléré" ....

Cependant, rassurez vous, dans de tels essais en double aveugle, il y a toujours quelqu'un qui sait exactement qui prend quoi. En cas de necessité, votre médecin peut donc le contacter et le savoir aussi, "en levant l'aveugle". Il faut savoir qu'en général, le fait de "lever l'aveugle" est un motif d'arrêt prématuré de l'étude pour le patient considéré.

 

- Etude en simple aveugle

Le patient ne sait pas quelle est la nature du médicament qu'il prend : Pilule X ou pilule Y ou placebo, mais son médecin le sait.

- Etude en double aveugle

Ni le patient, ni le médecin qui s'occupe directement de lui ne connaisse la composition des "pilules" prises par le malade.
En cas de besoin, le médecin peut néanmoins le savoir rapidement.





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