Les versets bibliques Apocryphes
 

 
1) - marc 16:9-20

2) - correction des scribes : genèse 18:22

3) - correction des scribes : nombres 11:15

4) - correction des scribes : nombres 12:12

5) - correction des scribes : 1 Samuel 3:13

6) - correction des scribes : 2 Samuel 16:12

7) - correction des scribes : 2 Samuel 20:1

8) - Apocalypse 20 : 5

9) - erreurs de copiste : l'accession au trône de Jéoakîm

10) - erreurs de copistes 1 Rois 6 : 1


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1)-Marc 16:9-20

Première partie

Dans l’évangile de Marc le dernier chapitre est particulier car quelques bibles donnent deux fins possibles, cet évangile s’arrête au verset 8 mais dans quelques bibles les versets 9-20 sont présents et acceptés comme étant la parole de Dieu, voici ces versets dans la version Segond :

9 Jésus, étant ressuscité le matin du premier jour de la semaine, apparut d'abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons.
10 Elle alla en porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, et qui s'affligeaient et pleuraient.
11 Quand ils entendirent qu'il vivait, et qu'elle l'avait vu, ils ne le crurent point.
12 Après cela, il apparut, sous une autre forme, à deux d'entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne.
13 Ils revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus.
14 Enfin, il apparut aux onze, pendant qu'ils étaient à table; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur coeur, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu ressuscité.
15 Puis il leur dit: Allez par tout le monde, et prêchez la bonne nouvelle à toute la création.
16 Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné.
17 Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues;
18 ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris.
19 Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu.
20 Et ils s'en allèrent prêcher partout. Le Seigneur travaillait avec eux, et confirmait la parole par les miracles qui l'accompagnaient.

Les versets 17 et 18 sont particulièrement intéressants : « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues;ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris. »

Si ces versets sont authentiques alors nous avons là les œuvres qui doivent accompagner de vrais chrétiens mais ces versets existaient t’ils à l’origine ?

Alors ces versets sont présents au Veme siècle dans le codex Alexandrinus, dans le codex Ephaemi Syri rescriptus et dans le codex de Bèze également du Veme siècle nous le trouvons dans la Vulgate de Jérome du début du Veme siècle et dans la version Syriaque de Cureton et dans la Peshitta également du Veme siècle mais car il y a toujours un mais ces versets sont bizarrement absents des versions plus anciennes comme le codex Sinaïticus du IVeme siècle ou le codex Vaticanus lui aussi du IVeme siècle, de même de la version Syriaque sinaïtique plus ancienne que la version Syriaque Cureton déjà citée et enfin ces versets n’apparaissent pas dans la version arménienne du Veme siècle.

Maintenant regardons dans nos traductions Françaises pour voir comment les traducteurs ont noté ce problème : la version Crampon 1905 note simplement que les versets 9-20 manquent dans un grand nombre de manuscrits. La version de Jérusalem quant à elle donne ce commentaire : « la finale de Marc 9-20 fait partie des Ecritures inspirées, elle est tenue pour canonique. Cela ne signifie pas nécessairement qu’elle ait été rédigée par Marc. En fait son appartenance à la rédaction du second évangile est mise en question.

La version Synodale de 1930 met les versets 9-20 entre crochets ce qui était la méthode employée il y a quelques temps pour les versets douteux et se contente de dire à propos du verset 8 : « l’évangile de Marc se termine ici dans les deux plus vieux manuscrits.

La version Stapfer 1908 s’arrête au verset 8 et donne les versets 9-20 dans la marge signalant : « la fin de l’évangile de Marc ne se trouve dans aucun manuscrit connu. Les deux plus anciens s’arrêtent brusquement aux derniers mots ( verset 8) . La plupart des autres renferment une conclusion qui ne faisaient pas primitivement parti de l’évangile de Marc .

La version Oltramare 1908 s’arrête également au verset 8 et donne les versets 9-20 dans la marge et la version 1998 précise que la finale 9-20 semble avoir été ajoutée. La version Osty dans ses notes dit carrément : « le texte de Marc est mutilé et les versets suivants 9-18 qui ne sont pas de Marc, suppléent à cette carence.

Alors après ce bref exposé qu’en pensez vous ? Les versets 9-20 sont-ils authentiques ou bien sont-ils apocryphes ?

Nos versets 17-18 donnant les signes censés accompagnés les vrais chrétiens sont-ils authentiques ou bien sont-ils apocryphes ?

: « Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues;ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris. »
 

Il semble bien que ces versets soient apocryphes

Méguido

Remarque de Phiphi : je viens de vérifier moi aussi ce que tu nous expliques ici dans quelques versions que je possède et j'ai trouvé dans la version Thompson (que j'aime beaucoup) les v 9 à 20 qui sont mis entre crochets avec un caractère de police différent pour les v 15 à 18.. en note nous trouvons ce commentaire : "les vv 9-20 se trouvent dans plusieurs manuscrits mais manquent dans d'autres. Certains manuscrits secondaires ont à la place ou en plus une fin différente.

Et dans la "Nouvelle Bible Segond" où les notes sont assez abondantes nous avons la "conclusion longue" entre crochets avec les v9à20 et la "conclusion courte" toujours entre crochets qui donne la phrase : "Mais elles annoncèrent brièvement aux compagnons de Pierre tout ce qu'on leur avait enjoint de dire. Après cela Jésus lui-même les envoya porter de l'Orient à l'Occident la proclamation sacrée et impérissable du salut éternel. Amen."

La note à ce sujet (note 9) est assez conséquente et explique ceci :

La conclusion longue qui figure dans les éditions traditionnelles (v.9-20) soulève plusieurs difficultés : 1) ce texte est absent des deux mss anciens considérés comme les meilleurs pour l'établissement du texte (Vaticanus et Sinaïticus) ; 2) il y a une rupture évidente entre 16.8 et 16.9 ; 3) le vocabulaire et le style de ces v. diffèrent sensiblement de ce qu'on lit ailleurs dans le deuxième évangile. Ce passage semble donc constituer une sorte d'appendice, ajouté sans doute pour compenser la fin de l'Evangile selon Marc ? Une autre conclusion aurait-elle été perdue très tôt ? La question reste débattue, bien que la majorité des commentateurs penchent aujourd'hui pour la première hypothèse.) Cependant la conclusion longue est connue et citée par des auteurs anciens comme Irénée de Lyon (vers 190) et Tatien, dans son "Diatessarôn" (ou harmonie évangélique), au IIè s. apr. J.-C. Qui plus est, elle résume fidèlement les apparitions et les paroles du Ressuscité rapportées par les autres évangiles, en particulier dans Luc et les Actes. C'est pourquoi la grande Eglise l'a reconnue comme canonique, c.-à-d. come faisant partie intégrante du N.T. Quelques mss tardifs lui substituent ou lui ajoutent la conclusion courte traduite après le v.20.

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Il semblerait qu'effectivement, l'authenticité originelle de ces versets puisse être remise en cause avec honnêteté et sérieux.
 

Deuxième partie
Dans la 1ere partie je n’ai fait que poser le problème concernant les versets de Marc 16:9-20 en citant quelques codex et quelques traductions et cela afin d’établir qu’il existe un doute concernant ces versets, mais il faut quand même reconnaître que le fait que ces versets soient absents des deux plus anciens codex est un élément à charge.

Le 2eme élément à charge contre l'authenticité de ces versets est le fait que les spécialistes de la question reconnaissent que les versets 9-20 n'ont pas été écrit par Marc ce qui vous en conviendrez est problèmatique.

Reste le problème de savoir si ces versets peuvent être considérés comme canoniques c'est à dire comme étant inspirés de Dieu et surtout quelle autorité reconnaîtrons nous pour déclarer s’ils sont ou non canoniques ? Le fait que l’église catholique les reconnaissent comme canoniques ne me suffit évidemment pas puisqu’ elle reconnaît comme canonique des livres entiers comme le Siracide donc une fois déterminé qu’il existe un problème avec ces versets nous en arriverons à une limite qui est celle de l’autorité compétente pour les déclarer canoniques ou non et là on risque de tomber dans l’interprétation pure et dure…

Le livre « le berger » livre extraordinaire s’il en est, a été reconnu canonique pendant plusieurs siècles et l’est encore aujourd’hui pour quelques églises, je l’ai lu et relu et ma 1ere lecture ne m’a pas permis de le rejeter or il y a plusieurs dizaines de chapitres et non une dizaine de versets comme pour la fin de l’évangile de Marc de ce fait même si rien ne nous choque dans ces versets cela ne suffit pas à les déclarer canoniques…

Maintenant si l'on veut approfondir la question il faut considérer le grec de ces versets, malheureusement mon niveau de grec est encore trop léger et je dois m'en remettre à d'autres sur la question...

Toujours est-il que l'immense majorité des exégètes notent que le grec des versets 9-20 est fort différent du reste de l'évangile de Marc et cela les conduit à la déduction que ces versets n'ont pas été écrits par Marc.

Parmi les versets 9-20 ce sont surtout les versets 9-14 qui posent le plus de problèmes, ceux ci apparaissant comme un résumé fait à partir des trois autres évangiles mais ce qui choque le plus c'est l'utilisation dans ces versets d'un vocabulaire et de tournures de phrase impropres au style de Marc.

Tout ceci pour dire que la finale de l'évangile de Marc ( 16:9-20 ) pose problème et qu'il est normal que les traducteurs aient incorporé des notes sur la question dans leur version.

Le fait que ces versets ne soient pas de Marc est un élément important sinon il n'y aurait aucun doute sur leur canonicité mais le fait qu'il s'agit d'un ajout ne résoud pas le problème concernant le fait qu'ils soient canoniques ou apocryphes.

Pour approfondir les choses il me manque pour l'instant quelques documents :

Le livre de J. HUG La finale de l'Evangile de Marc (Mc 16,9-20)

Le volume 6 de Tischendorf

le livre de J. Isaac "Jésus et Israël") (Paris, Fasquelle 1959, réédité en 1987

En attendant de pouvoir conclure sur ce sujet, il suffit de noter que ces versets sont connus pour être douteux...

Méguido

Lien pour lire "le pasteur" du Livre du berger
 
 
 

2)-Correction des scribes : les 18 versets - Genèse 18:22



 Le texte massorétique s'impose comme étant le texte exact de la Parole de Dieu pour l'ancien Testament mais malgré tout quelques versets, 18 pour être exact ont été corrigés par les scribes, ces versets ont été repérés par les Massorètes et dans leurs massores ( les marges ) devenues célèbres ils ont noté ces 18 versets.

Ces versets ont été modifiés par les scribes car ils les trouvaient irrévérencieux envers Dieu ou envers ses représentants terrestres...

Le premier de ces versets et le seul dans la Genèse est Genèse 18:22.

Voici ce texte avec la correction des scribes donc verset inexact :

"22 Les hommes s'éloignèrent, et allèrent vers Sodome. Mais Abraham se tint encore en présence de l'Eternel." ( Segond 1910 )

22 Et les hommes se détournèrent de là, et ils allaient vers Sodome; et Abraham se tenait encore devant l'Eternel." ( Darby )

22 Les hommes partirent de là et allèrent à Sodome. Abraham se tenait encore devant Yahvé." ( Jérusalem )

22 Alors ces hommes, partant de là, allèrent vers Sodome; mais Abraham se tint encore devant l'Éternel.( Ostervald 1996 )
 

Voilà ...dans la plupart des bibles nous avons "Abraham se tenait encore devant Yahvé" et là il s'agit de la correction des scribes car en fait le vrai verset c'est "Yahvé se tenait encore devant Abraham" ...

Maintenant si nous prenons la bible Osty nous avons :18:22 "Yahvé se tenait encore devant Abraham"

la note nous dit pour le verset 22 : " Par souci de révérence religieuse, les scribes Juifs ont corrigé la deuxième partie du verset et écrit : " tandis qu'Abraham se tenait encore devant Yahvé"

Si nous prenons la bible des peuples nous avons :"Mais Yahvé se tenait encore debout devant Abraham

Enfin la TMN version de 1995 :" ...mais Jéhovah lui se tenait encore devant Abraham." la note en bas de page nous dit pour le verset 22 : "Pemière des 18 corrections des scribes ( sophérim) , la seule en Genèse.

Nous avons confirmation de ce point dans la Septante ou si le texte grec donne bien :" ..tandis qu'Abraam se tenait devant le Seigneur. " la note dans la traduction de Marguerite Harl signale : " Le grec traduit l'Hébreu tel qu'il a été corrigé par les scribes palestiniensqui ont interverti les noms d'Abraam et de Yahweh pour éviter l'anthropomorphisme.

En fin dans le pentateuque Rachi nous trouvons pour Genèse 18:22 ce commentaire de Rachi : "le texte aurait dû écrire: "Et l'éternel se tenait encore auprès d'Avraham" mais c'est une correction des Scribes ( La Torah écrit de façon respectueuse comme si des scribes l'avaient censurée" .

Au vu de tout ceci nous comprenons que le verset de Genèse 18:22 apparait de deux façons dans les versions actuelles l'une est une corruption dûe aux scribes et seules quelques versions ont rétabli ce verset tel qu'il avait été inspiré par l'esprit saint...

(Méguido)
 

3)-Correction des scribes : Nombres 11:15



Le second verset dans les Ecritures Hébraïques a avoir été modifié par les scribes est nombres 11:15, lisons ce verset dans quelques traductions :

"Et si tu agis ainsi avec moi, tue-moi donc, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur." ( Darby )

"Que si tu agis ainsi à mon égard, tue-moi, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux; et que je ne voie point mon malheur." ( Ostervald 1996 )

"Plutôt que de me traiter ainsi, tue-moi donc, si j'ai obtenu ta faveur, et que je n'arrête pas ma vue sur mon malheur." ( Colombe )

"Plutôt que de me traiter ainsi, tue-moi, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas mon malheur." ( Segond 1910 )

Dans toutes les versions nous retrouvons "que je ne voie pas MON malheur" heureusement quelques versions dans leurs notes ont précisé les choses ainsi dans la segond 2002 nous avons pour nombres 11:15 :" le texte hébreu traditionnel porte "mon malheur" ou "mon mal "; mais d'après une tradition Juive le texte original aurait porté "ton mal", et les scribes l'auraient modifié par déférence pour Dieu."

Maintenant si nous prenons la bible thompson la note nous dit : une ancienne tradition des scribes dit " dans ton malheur".

La TMN quant à elle précise dans sa note de nombres 11:15 :" de mon malheur" correction des scribes au lieu de "de ton malheur". Une des 18 corrections des scribes.

Maintenant si nous prenons le pentateuque Rachi , nous avons le commentaire de rachi pour nombres 11:15 :" "Leur malheur" c'est ce qu'il aurait dû écrire! Mais le verset use d'un euphémisme et c'est un des arrangements des scribes dans la Torah ( c'est à dire que la Torah, pour des raisons de respect, s'est d'elle-même censurée") par euphémisme et pour l'arrangement du langage. "
 

Le commentaire de Rachi est précieux même s'il est quelque peu spécieux car ce n'est pas la Torah qui s'est censurée mais des hommes se sont cru autorisés à censurer certains versets alors que c'est Dieu qui les avaient inspirés sous cette forme...

Toujours est-il que nombres 11:15 devrait donc se trouver dans nos bibles sous cette forme :

"Et si tu agis ainsi avec moi, tue-moi donc, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas TON malheur."

Ou bien "Et si tu agis ainsi avec moi, tue-moi donc, je te prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je ne voie pas LEUR malheur."

Voilà...pas très grave, il suffit de le savoir...
 

NB : Je viens de recevoir la traduction des Nombres à partir de la septante donc je fais un petit ajout avec la note à propos de Nombres 11:15 :

"Notre traduction tente de donner un équivalent du grec "mon malheur", comme le texte massorétique, où l'expression fait partie des Tiqquné
Sophérim ; le texte originel était "ton malheur" ...

(Méguido)

4)-Correction des scribes : Nombres 12:12

Le 3eme verset modifié par les scribes est Nombres 12:12 voici ce verset dans la Darby, la Segond et la Jérusalem :

"Je te prie, qu'elle ne soit pas comme un enfant mort, dont la chair est à demi consumée quand il sort du ventre de sa mère." ( Darby )

"Oh! qu'elle ne soit pas comme l'enfant mort-né, dont la chair est à moitié consumée quand il sort du sein de sa mère!" ( Segond )

"Je t'en prie, qu'elle ne soit pas comme l'avorton dont la chair est à demi rongée lorsqu'il sort du sein de sa mère!" ( Jérusalem )

Nous avons dans ces versets "du sein de SA mère" mais le verset original était : "du sein de NOTRE mère"

La version Segond 2002 dont j'apprécie autant les notes que je n'apprécie pas le texte dit ceci pour nombres 12:12 : autre lecture traditionnelle : ...du ventre de notre mère..."

La version Thompson précise ceci : " Une ancienne tradition des scribes disait: qu'elle ne soit pas comme le mort qui est à sa sortie du sein de notre mère ..."

Maintenant la TMN, la note pour le verset 12 dit ceci : " Les scribes ont corrigé ce texte pour qu'il ne soit pas défavorable à Aaron le grand prêtre ; la leçon originale portait : notre chair (...) notre mère"

Enfin le juge de paix, Rachi dans son celèbre commentaire du pentateuque note ceci : " Il aurait du dire " Notre mère" mais le verset use d'euphémisme; et ainsi : " la moitié de notre chair" qu'il aurait du dire mais le verset use d'euphémisme: puisqu'elle est sortie du ventre de notre mère elle est pour nous comme si la moitié de notre chair avait été consommée,

Voilà...petite correction, dommage que la plupart des traductions ne le signale pas puisque de toute évidence le problème est connu depuis longtemps...

NB : La traduction de la Septante pour Nombres 12:12 note ceci :

"...le verset originel était "notre mère...notre chair" ; la première expression ne peut désigner que Yôkhabed ( mère de Moïse, précision de Mèg  ) et la seconde famille de Moïse ; pour éviter un blasphème contre Moïse et sa famille, le texte massorétique a corrigé en "sa mère ...sa chair"

(Méguido)

5)-Correction des scribes : 1 Samuel 3:13



Le 4eme verset corrigé par les scribes est 1 Samuel 3:13 là encore pour éviter tout irrespect envers Dieu. Voici ce verset dans différentes versions :

"3:13 Car je l'ai averti que j'allais punir sa maison pour jamais, à cause de l'iniquité qu'il a connue, et par laquelle ses fils se sont rendus infâmes, sans qu'il les ait réprimés." (bible de l'épée)

3:13" Je lui ai déclaré que je veux punir sa maison à perpétuité, à cause du crime dont il a connaissance, et par lequel ses fils se sont rendus méprisables, sans qu'il les ait réprimés." ( Segond 1910 )

"...et par laquelle ses fils se sont rendus méprisables, sans qu'il les ait réprimés." ( Thompson )

Maintenant pour comprendre la correction des scribes prenons la note de la bible Thompson :" Litt. : Ils se sont traités à la légère. Une tradition des scribes rapporte que la lecture primitive du mot traduit par eux-mêmes ( en hébreu lahém) était Li ( moi même ), c'est à dire Dieu, qui parle à Eli : ils m'ont traité à la légère. Le grec dit : ses fils traitaient Dieu à la légère.

Ce verset a été remis dans la plupart des versions sous sa forme originale :

3:13: "Je lui ai annoncé que je jugerai sa maison pour toujours; parce qu'il savait que ses fils insultaient Dieu et qu'il ne les a pas corrigés." ( Jérusalem )

"Je l'ai averti que je condamnais sa famille pour toujours; en effet, ses fils ont péché en me traitant avec mépris, et lui, qui savait cela, les a laissés faire." ( français courant )

La bible Segond 2002 rend correctement ce verset :" Je lui annonce que je juge sa maison pour toujours, à cause de la faute qu'il connaît : ses fils ont méprisé Dieu, et il ne les a pas repris." et sa note en bas de page donne les précisions suivantes :"ont méprisé Dieu" : d'après la LXX ( septante ) et une indication des scribes il s'agit probablement du texte originel ; le texte hébreu traditionnel porte, avec une construction boiteuse, se sont méprisés eux mêmes ( sans doute pour éviter une expression jugée irrespectueuse envers Dieu).

De la même façon la bible Osty et la TMN rendent correctement ce verset et leurs notes en bas de page signalent le problème sur ce verset.
 
 

6)-Correction des scribes : 2 Samuel 16:12


 


Le 5eme verset corrigé par les scribes est 2 Samuel 16 :12 mais la plupart des versions n’ont pas rétabli ce verset dans sa leçon originale et les notes sur ce versets sont très succinctes il est donc très difficile de s’apercevoir du problème. Prenons d’abord ce verset tel qu’il est rendu dans la grande majorité des versions :

16 :12 « Peut-être l’Éternel regardera mon affliction, et l’Éternel me rendra le bien pour la malédiction qui tombe aujourd’hui sur moi. » ( Darby )

16 :12 « Peut-être Yahvé considérera-t-il ma misère et me rendra-t-il le bien au lieu de sa malédiction d'aujourd'hui. » ( Jérusalem)

16 :12 « Peut-être l'Éternel regardera-t-il ma peine et me fera-t-il du bien en retour de sa malédiction d'aujourd'hui. » ( Colombe)

La partie qui nous intéresse dans ce verset est « regardera mon affliction » ou « regardera-t-il ma peine »

Maintenant si nous prenons la bible de Genève édition de 1669 le verset de 2 Samuel 16 :12 possède une note marginale, la note numéro 32 et celle ci nous dit : que la traduction rendue par « affliction » peut également être rendu par « misère » par « larmes » et par « œil ».

La version catholique d’Osty signale dans sa note marginale : « ma misère », versions ketib : « ma faute » ; qeré : « mon œil » et c’est la deuxième fois qu’il est question du mot « œil » ; la version Segond 2002 dont les notes sont plus précieuses que le texte , signale que « œil » peut correspondre à une lecture traditionnelle, malgré cela comme la grande majorité des versions elle rend le verset de 2 Samuel d’une façon classique.

Maintenant si nous prenons la version Thompson, le verset est là encore rendu selon la correction des scribes mais la note sur ce verset, la note k, nous dit : « le mot peut être traduit par : ma faute( texte hébreu) ou : mon œil (note marginale), c’est à dire peut être : mes larmes. Une tradition des scribes déclare que le texte primitif disait : de son œil … »

Bien…là nous avons progressé, le verset originel ne disait pas : « l’Éternel regardera mon affliction » mais « l’Éternel regardera de son œil » et si l’on veut être tout à fait précis dans ce verset le tétragramme étant présent : ce serait donc : « YHWH regardera de son œil ».

Et si l’on jetait un « œil » dans la TMN ?

2 Samuel 16 :12 : « Peut-être Jéhovah verra t-il de son œil, et Jéhovah me rendra vraiment le bien au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. »

La TMN n’est pas parfaite mais sur ce verset elle est la plus correcte.
 
 

7)-Correction des scribes : 2 Samuel 20:1


Bien abordons le 6eme verset corrigé par les scribes : il s'agit de 2 Samuel 20:1
 

Le voici d'abord tel que nous devrions le trouver dans toutes les versions :

2 Samuel 20:1 :"Or, il se trouvait là un vaurien dont le nom était Shéba, le fils de Bikri, un Benjaminite ; il se mit à sonner du cor et à dire : " Nous n'avons pas de part en David, nous n'avons pas d'héritage dans le fils de Jessé. Chacun à ses dieux, ô Israël ! " ( TMN )

Maintenant retrouvons ce verset dans des versions contenant la correction des scribes :

2 Samuel 20:1:"Et il se rencontra là un homme de Bélial, son nom était Shéba, fils de Bicri, Benjaminite ; et il sonna de la trompette, et dit : Nous n’avons point de part en David, ni d’héritage dans le fils d’Isaï. Chacun à sa tente, Israël !" ( Darby )

2 Samuel 20:1:"Il se trouvait là un méchant homme, nommé Schéba, fils de Bicri, Benjamite. Il sonna de la trompette, et dit: Point de part pour nous avec David, point d'héritage pour nous avec le fils d'Isaï! Chacun à sa tente, Israël! " ( Segond )

2 Samuel 20:1:"Or, il se trouvait là un vaurien, qui s'appelait Shéba, fils de Bikri, un Benjaminite. Il sonna du cor et dit : " Nous n'avons pas de part avec David, nous n'avons pas d'héritage sur le fils de Jessé! Chacun à ses tentes, Israël! " ( Jérusalem)

Maintenant prenons la version Segond 2002, le texte est le même que la version Segond classique mais regardons la note pour 2 Samuel 20:1 : " à ses tentes" : selon une ancienne tradition des scribes, le texte primitif du verset aurait été "chacun à ses dieux", allusion à l'idolâtrie qui régnait à l'époque en Israël"

Regardons ensuite dans la version Thompson : la note nous dit : Une ancienne tradition des scribes déclare que le texte primitif du verset aurait été: "Chacun à ses dieux" ( en hébreu Lélohav, à la place de Leohalav, à ses tentes), allusion à l'idolâtrie qui sévissait à l'époque en Israël.
 

La correction est donc " chacun à ses dieux" remplacé par " chacun à ses tentes". Alors prenons pour confirmer la note de la TMN : hébreu: leohalaw. une des 18 corrections des scribes; certains pensent que le texte hébreu original portait le mot lélohaw ( de èlohim, dieux ou Dieu) .
 

Voilà un verset qui passent la plupart du temps inaperçu dans nos versions modernes et pourtant dans la majorité des versions nous trouvons encore la version modifiée par les scribes.
 
 

8)-Apocalypse 20 : 5


En apocalypse 20 :5 nous trouvons une partie de verset sujet à controverse : « le reste des morts ne vécut pas jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. » ( Darby ). Alors s’agit-il d’un passage authentique des Ecritures ou bien d’un ajout tardif de quelque copiste mal inspiré ? Sans vouloir trancher la question ni m’appuyer sur l’antériorité de tel ou tel manuscrit, il est malgré tout possible d’avancer des arguments en défaveur de l’authenticité de ce passage.

A la suite de notre passage en question il nous est dit : « C’est ici la première résurrection. » ( Darby ) Cependant tous les chrétiens savent que la première résurrection ne concerne que l’Eglise or à travers l’expression « le reste des morts… » il est manifestement question non de la résurrection de l’Eglise mais de la résurrection de l’humanité en général, il devrait donc être dit : « c’est ici la seconde résurrection. »

Nous pouvons appuyer cet argument en nous référant au grec utilisé dans ce verset. En effet dans la proposition « C’est ici la première résurrection. » nous avons le pronom démonstratif « hautê » qui correspond à l’anglais « this » et au français « ceci » or se pronom se rapporte toujours à la chose la plus proche c’est à dire dans ce cas à la proposition précédente « le reste des morts … ». Cependant nous venons justement de voir que la résurrection du « reste des morts » ne peut être la première résurrection, celle ci ne concernant que l’Eglise.

De ce fait si notre passage « le reste des morts … » est authentique il faut nécessairement que la proposition «C’est ici la première résurrection. » se rapporte à une proposition plus éloignée et dans ce cas nous ne pourrions en aucun cas avoir en grec l’utilisation du pronom démonstratif « hautê » , le pronom démonstratif serait alors nécessairement « ekeinê », pronom correspondant à l’anglais « that » ou au français « cela » .

Nous venons de voir que la présence de ce pronom démonstratif « hautê » à cet endroit précis du texte plaide en faveur d’un ajout inséré dans le texte biblique.
 
 

9)-Erreurs de copiste ; l'accession au trône de Jéoakîm



Nous trouvons une contradiction à propos du règne de Joiakîn, entre 2 rois 24:8 et 2 chroniques 36:9 , dans un cas il est dit que Joiakîn avait dix huit ans quand il commença à règner et dans l'autre qu'il avait huit ans quand il commença à régner , la bonne réponse est dix huit ans , voici quelques versions où l'on retrouve encore cette erreur de copiste :
 

 2 Rois 24: 8 :"Joiakîn avait dix-huit ans à son avènement et il régna trois mois à Jérusalem; sa mère s'appelait Nehushta, fille
 d'Elnatân, et était de Jérusalem.( Jérusalem )

 2 Chro 36:9 :"Joiakîn avait huit ans à son avènement et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem; il fit ce qui déplaît à Yahvé."
( Jérusalem )

 2 Rois 24: 8 :"Jojakin avait dix-huit ans lorsqu'il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère s'appelait Nehuschtha, fille
 d'Elnathan, de Jérusalem.( Segond )

 2 Chro 36:9 :"Jojakin avait huit ans lorsqu'il devint roi, et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux
 de l'Eternel."( Segond )

 2 Rois 24: 8 :"Jéhojakin était âgé de dix-huit ans quand il devint roi, et il régna trois mois à Jérusalem. Sa mère, fille d'Elnathan,
 de Jérusalem, s'appelait Néhushta.( Ostervald )

 2 Chro 36:9 :" Jéhojakin était âgé de huit ans quand il devint roi, et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Il fit ce qui est
 mauvais aux yeux de l'Éternel.( Ostervald )
 

 la version Darby elle a directement corrigé cette erreur dans sa version , correction réalisée également dans la TMN , alors valait-il mieux corriger une erreur manifeste ou perpétuer cette erreur de transcription c'est à chacun de s'interroger ...

 2 Rois 24: 8 :" Jehoiakin était âgé de dix-huit ans lorsqu'il commença de régner; et il régna trois mois à Jérusalem; et le nom de
 sa mère était Nehushta, fille d'Elnathan, de Jérusalem.( Darby)

 2 Chro 36:9 : "Jehoïakin était âgé de dix-huit ans lorsqu'il commença de régner; et il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Et
 il fit ce qui est mauvais aux yeux de l'Eternel.( Darby)

 2 Rois 24:8:" Yehoïakîn était âgé de dix-huit ans quand il commença à régner, et pendant trois mois il régna à Jérusalem. ( TMN)

 2 Chro 36:9:" Yehoïakîn était âgé de dix-huit ans quand il commença à régner, et pendant trois mois et dix jours il régna à
 Jérusalem." ( TMN)
 
 

10)-Erreurs de copiste ; 1 Roi 6 : 1



La bible pour les chrétiens est considérée comme étant la parole de Dieu et aussi comme étant la parole de vérité de ce fait beaucoup révère ce texte dit texte sacré et sont prêt à ergoter sur chaque tournure de phrase mais attention car ceux qui s'attachent à la lettre de la loi plutôt qu'à l'esprit peuvent chuter ou faire chuter d'autres personnes …

 Alors la bible est elle entièrement exacte ? Pourquoi une telle question ? Et bien prenons un exemple celui de 1 rois 6:1 :

"En la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des Israélites du pays d'Égypte, en la quatrième année du règne de Salomon sur Israël, au mois de Ziv qui est le second mois, il bâtit le Temple de Yahvé."

 Dans ce verset il est bien précisé que de l'exode à la construction du temple par Salomon il s'est écoulé 479 ans puisque Salomon a fait les travaux dans la 480eme année .

 Cependant si nous calculons toujours à l'aide de la bible le temps écoulé entre l'exode et la construction du temple nous n'arrivons pas à 479 ans mais à 579 ans .

 Reprenons point par point ce calcul : depuis l'exode jusqu'à la période des Juges il s'est écoulé 46 ans , il suffit de se rappeler qu'Israël à errer 40 ans dans le désert et de reprendre Nombres 10: 11,12 et 13:25,26 ainsi que Josué 14:7,10 ou Josué parle de la promesse de Jéhovah 45 ans plus tôt , donc première période : 46 ans .

 Ensuite il y a la période des Juges qui elle dure 450 ans , calcul un peu fastidieux mais qui est confirmé par Actes 13:20 :

"quatre cent cinquante ans environ. Après quoi, il leur donna des juges, jusqu'au prophète Samuel.

Après la période des Juges nous avons le règne de Salomon : 40 ans selon Actes 13:21 : "Par la suite, ils demandèrent un roi, et Dieu leur donna Saül, fils de Cis, de la tribu de Benjamin : quarante ans"

Puis le règne de David , lui aussi 40 ans selon 1 Chroniques 29:26,27 :" David, fils de Jessé, avait régné sur tout Israël. Son règne sur Israël avait duré quarante ans; à Hébron il avait régné sept ans et à Jérusalem il avait régné trente-trois ans.

Nous avons donc pour l'instant la période de l'Egypte jusqu'aux Juges 46 ans plus la période des Juges 450 ans puis le règne de Saül 40 ans puis le règne de David 40 ans ce qui nous donne 576 ans .

Maintenant il suffit de relire 1 Roi 6: 1 et nous voyons que Salomon fit construire le temple dans sa 4eme année de règne donc après 3 années complètes le total est donc de 576 ans plus 3 ans c'est à dire 579 ans .

"En la quatre cent quatre-vingtième année après la sortie des Israélites du pays d'Égypte, en la quatrième année du règne de Salomon sur Israël, au mois de Ziv qui est le second mois, il bâtit le Temple de Yahvé."

Ce qui permet d'affirmer que le verset de 1 rois 6:1 doit être corrompu car manifestement ce n'est pas dans la 480eme année après l'exode que Salomon fit construire le temple mais bien dans la 580eme année . Il s'agit probablement d'une erreur de copiste et cela ne change pas la valeur de la bible.

Cependant cela peut avoir son importance , pourquoi ? A cause des chronologies , les témoins de Jéhovah donne 4025 av ne pour la création d'Adam , pour ce faire il utilise 1 Rois 6:1 et intègre dans leur chronologie 479 ans pour la période allant de l'exode à la construction du temple de Salomon , nous venons de voir qu'il y a une erreur sur cette période qui en fait dure 579 ans .

De ce fait cela décale la création d'Adam de 100 ans et ce n'est plus 4025 av ne mais 4125 av ne , quelle importance ? ce n'est pas très grave , le problème survient quand à partir de 4025 on désigne la 6000 année depuis Adam comme étant 1975 et que certaines personnes chutent à cause d'une date , car suite à l'erreur de 100 ans dans la chronologie , la 6000 année se décale de 100 ans et l'on arrive à 1875 de ce fait il ne risquait pas d'arriver grand chose en 1975 .

Moralité : La lettre tue mais l'esprit donne la vie !

(Méguido)

A Suivre...


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