"A la fin de l'année, je me vois aux Masters féminin, donc dans le Top 10."
"Comme dit Sylvie, quoi que je fasse, je ne ferai jamais l'unanimité. Et comme plaire à tout le monde n'est pas mon but...L'essentiel, c'est que je me plaise, à moi, que je sois fière de la façon dont je mène ma vie."
"J'aime bien l'équitation et le ski. Tout ce qu'il ne faut pas faire...Pour le ski, il y a vraiment eu un moment d'hésitation. J'étais sur les skis à l'âge de cinq ans. J'y allais très régulièrement. Mais comme je n'habitais pas sur place, ce qui m'empêchait de vraiment m'y mettre, j'ai opté pour le tennis."
L'Equipe
"Depuis que je joue au tennis, j'ai toujours eu l'ambition de remporter un tournoi du Grand Chelem."
"J'ai vécu des moments heureux, particulièrement lorsque j'ai gagné Roland-Garros et Wimbledon chez les juniors et que j'ai été sacrée championne du monde, là c'était génial. Mais si je fais le bilan, je peux vous dire que c'était dur, très dur. Ce n'est pas facile de quitter la maison familiale à l'âge de 11 ans et de se retrouver paumée dans un tennis-études. Plusieurs fois j'ai failli tout plaquer."
"C'est toujours moi qui prend les décisions me concernant. Ca ne veut pas dire que je n'écoute pas les autres mais les autres ne prennent pas les décisions à ma place."
"J'adore la vie. Depuis que j'évolue dans la structure que j'ai choisie, j'ai fait tomber les barrières qu'il y avait dans ma tête et qui me conduisaient à me dire : il ne faut pas que je fasse ci, il ne faut pas que je fasse ça. Maintenant, je sors parce que j'aime ça. Par exemple, à Melbourne, je n'oublierai pas les soirées que j'ai passées, à boire une mauresque avant de dîner et de fumer une petite clope avec les gens qui m'entourent. Ca ne dérange personne et ça ne fait pas de mal."
Paris Match
"Sylvie, c'est 50% de mes victoires. Le public ne se rend pas compte.Pour arriver jusqu'à 100è ou 80è mondial, c'est uniquement du tennis. Au delà dans le classement, c'est le mental. C'est la vie. C'est Sylvie."
Tétu
"J'ai fait une interview pour Le Figaro. La journaliste voulait écrire un portrait, elle m'a demandé pourquoi j'avais déménagé. Je lui ai répondu que mon amie vivait à Saint-Tropez, et qu'"amie", c'était "ie"."
Amélie Mauresmo : " L'essentiel est de se faire plaisir "
Avant les tournois WTA d'Indian Wells, qui débute lundi, et de Key Biscayne, la Française revient sur son changement d'entraîneur et sur sa forme actuelle.
L'année dernière, après votre finale à l'open d'Australie, vous aviez abordé la série des tournois américains de manière très relax, non ?
C'est vrai, j'étais un peu saturée. J'ai enchaîné Key Biscayne puis Hilton Head sans grand succès. Je n'aurais peut-être pas du y aller. Et cette année ?
Je n'arrive pas dans le même état d'esprit : j'ai à cœur d'améliorer la constance de mon jeu et je suis d'autant plus motivée que j'ai des points à prendre. J'ai tout à prouver ici, puisque je ne suis jamais venue à Indian Wells. N'avez-vous pas l'impression de jouer plus pour vous même, avec moins de pression ?
C'est vrai, on me donne maintenant le droit à l'erreur… Ce qui s'est passé à Coubertin est dommage, bien sûr (ndlr : battue par Sarah Pitkowski au deuxième tour de l'open de Paris), mais on se rend compte que je suis humaine et que ce que je veux réaliser prendra du temps. Vous continuez d'apprendre, en fait, comme en Australie au mois de janvier, où vous n'aviez pu évacuer à temps votre victoire à Sydney pour enchaîner sereinement sur Melbourne ?
Ca aussi, c'est une expérience supplémentaire. Je n'ai pas vraiment fêté mon trophée à Sydney. Je suis partie le soir même à l'open d'Australie et j'ai juste bu une coupe de Champagne dans l'avion. J'aurais du faire la fête et, en quelque sorte, le " deuil " de cette victoire. Je serais passée à autre chose plus facilement. Vous vous entraînez désormais avec Alexia Dechaume, qui a pris sa retraite après l'open d'Australie, alors qu'il était question que vous travailliez avec un nouvel entraîneur du Team Demongeot… Comment cela s'est décidé ?
Isabelle Demongeot n'a pas passé le bon message. Je devais changer, comme d'habitude, mais il ne fallait rien précipiter, afin de choisir la bonne personne. Avec Alexia, qui est vacataire du Team Demongeot, c'est venu naturellement. Elle me connaît bien, elle sait comment s'y prendre avec moi et je crois qu'on peut vraiment faire du bon boulot ensemble. N'y a-t-il pas un inconvénient à travailler avec une amie ?
On va essayer de faire la part des choses. Moi, je crois aux vertus basiques de la communication. Si on se dit les choses, il n'y a pas de raison que ça ne fonctionne pas. On a parfois l'impression que vos entraîneurs ont plus d'intérêt à travailler avec vous que vous avec eux…
Attention ! (elle rigole) Je ne travaille pas avec n'importe qui. ! Sophie Collardey m'a beaucoup aidée sur le plan technique. Ce sera peut-être moins le cas avec Alexia qui, en revanche, a une bonne expérience du haut niveau. Mais pas de l'entraînement.
Justement, comme tout le monde l'attend au tournant, elle va se défoncer. Réussir ensemble n'est-ce pas ce qu'il y a de mieux ? Il semblerait que votre forte personnalité s'accommode mal d'un entraîneur expérimenté…
Peut-être. De toute façon, l'occasion ne s'est pas vraiment présentée. Parfois, on a l'impression que les entraîneurs connus et reconnus ont plus de certitudes. C'est alors aux joueurs de s'adapter. D'un autre côté, je bosse la préparation physique avec Jean-Claude Perrin, et ça se passe sans heurts. Il a l'expérience, la pratique avec de nombreux athlètes et, finalement, il a tout compris. On parle, on prend les décisions ensemble. Quelles sont les difficultés que vous pouvez rencontrer à Key Biscayne ? Il y a du vent, cela ne vous convient pas trop…
Le vent, c'est pour tout le monde pareil. Non, il n'y a pas de difficultés majeures. Au contraire, je suis plus tranquille, on me connaît moins qu'en Australie ou en France. Vous avez prouvé que vous pouviez battre les meilleures, mais Serena Williams semble vous poser le plus de problèmes.
C'est vrai bien que nos matches soient de plus en plus serrés. Elle possède un jeu qui ressemble à celui de Mary Pierce. Contre cette dernière, cela a pris du temps, mais j'ai fini par gagner. Avec Serena, je commence à mieux lire son jeu et donc à trouver la recette pour la mettre en difficulté. Pour conclure, dans quel état de forme êtes-vous ?
Pas de bobos, tout fonctionne bien. J'ai repris l'entraînement, et avant ça, j'ai passé une semaine à la montagne. Et vous avez skié ?
Bien sûr ! Et je suis restée entière… L'essentiel n'est-il pas de se faire plaisir ?
Quand avez-vous eu le sentiment d'être devenue une vraie joueuse de tennis ?
Il y a eu plusieurs déclics. D'abord en 1996, quand j'ai gagné Roland-Garros juniors. Là je me suis aperçue que je pouvais faire de bonnes choses. Ensuite il y a eu Berlin en 1998, puis la Fed Cup dans la foulée. En fait, je dirais que Berlin, où j'ai atteint la finale, a marqué les prémices d'une carrière qui a vraiment commencée à Melbourne l'an dernier. Ca, c'est sûr. Car tout ne vient pas comme ça du jour au lendemain. Mais, concernant la notoriété ou le prestige, tout s'est joué en une semaine en Australie. Quels souvenirs gardez-vous du stade de Melbourne Park ?
Je n'en garde que des images fortes, des moments d'intense émotion. Dans ma tête, j'ai toujours cette image de moi qui exulte à la fin du match contre Davenport. Il n'y a que du bon. Honnêtement, j'étais assez impatiente de me retrouver ici. Quand vous parlez de cette image forte contre Davenport, en demi-finale, c'est un souvenir de ce que vous ressentiez sur le moment ou l'image que l'on a vue de vous ?
J'ai souvent regardé le match sur casette, et ce que je revois c'est ce que les gens ont découvert devant leur télé, car je n'ai plus aucun souvenir de ce que j'ai pu éprouver, si ce n'est l'impression de ressentir des frissons énormes et de la joie. Sur le moment, je n'ai pas pensé à la finale. Et après cette finale perdue…
C'était un sentiment de soulagement. D'abord, il y avait une satisfaction énorme. Je venais de réussir un parcours fabuleux pour moi. J'étais joyeuse. Même si, au fond ,j'étais un peu déçue de ne pas avoir totalement réussi mon dernier match. Qu'est-ce qui vous fait dire que vous y croyez cette année encore ?
Le travail. Car je travaille pour gagner. Une des leçons de l'année 1999 c'est que j'ai pu reproduire à plusieurs occasions une série de bons matches. A Melbourne bien sûr, où j'ai joué de mieux en mieux pendant deux semaines, mais aussi à Coubertin. Mes résultats de Sydney prouvent que je suis devenue plus solide dans tous les compartiments du jeu Et, au fur et à mesure que les mois et les années vont passer, je reproduirai plus régulièrement mon meilleur niveau de jeu. Je sais que je vais devenir de plus en plus constante, de plus en plus régulière. Mais cette année 1999 a été ensuite assez pleine de rebondissements ; comment la jugez-vous aujourd'hui ?
Il y a eu de tout. Du bon, du très bon, et des mauvais moments. Il y a eu des blessures, dont une grave. Il y a eu de la pression. Des moments d'acharnement médiatique. J'ai entendu, vu et lu des choses sur moi qui n'étaient pas faciles à encaisser. J'en suis sortie endurcie. Puisque vous parlez de cette pression médiatique qui a immédiatement suivi votre parcours, mais surtout vos déclarations à Melbourne, était-elle proportionnée à ce que vous attendiez ou avez-vous été débordée ?
Ah ! Complètement ! Je sous-estimais complètement ce qui m'attendait à mon retour en France. Et avec le recul je me dis qu'on a bien fait de partir deux semaines en vacances immédiatement après l'Australie. Cela a permis à tout le monde de redescendre un petit peu. Car, quand j'ai vu les dizaines et les dizaines de demandes d'interview qui me tombaient dessus, je me suis aperçue qu'il s'était effectivement passé quelque chose… Avec ce même recul, avez-vous regretté d'avoir rendue publique votre liaison avec votre amie ? Ce n'était plus aussi facile à canaliser une fois revenue en France, je suppose.
Non jamais. On m'a souvent posé la question et à aucun moment je n'ai regretté mon attitude. Car je sais que, si j'ai bien joué en Australie, c'est parce que je me suis ouverte de ma vie privée. Cela m'a permis d'être enfin en harmonie avec ce que j'étais. Je me suis sentie plus libre. N'oubliez pas que je n'ai pas déclaré mon homosexualité après la finale, mais juste après mon deuxième tour. Etes-vous fière de votre prise de position ?
D'une certaine manière, oui. Car je suis en accord avec moi-même. Mais ce n'était pas facile quand même. Et le fait que personne ne vous ait blâmée ou critiquée vous a-t-il surprise ?
Aussi, oui. Tout le monde a trouvé ça normal...ou tout le monde a feint de trouver ça normal. Mais à l'arrivée il n'y a pas eu de négatif, c'est vrai. En avez-vous tiré un enseignement ?
En fait, cette année m'a confirmé ce que je pensais : on n'a rien sans rien. Si j'ai eu les résultats que j'ai eu en 1999, ce n'est pas en glandant toute la journée ou en sortant tous les soirs, comme j'ai pu l'entendre ou le lire. Là, je l'ai vraiment compris. Comme j'ai compris qu'il valait mieux être honnête avec soi-même, sinon on n'est pas bien. Et toute cette pression, estimez-vous qu'elle a nui à votre tennis ?
Non, car je pense que de ce côté aussi je m'en suis bien sortie. J'ai fait ce que je pensais être bien, notamment dans le choix des médias, et je n'ai pas de regret. Pourtant, après votre blessure sur le court à Roland-Garros, vous avez dit que cet accident n'était pas totalement le fruit du hasard…
C'est vrai. A l'approche de Roland-Garros la pression a été grandissante pour devenir très forte après le tirage, et incroyablement intense à la veille du deuxième tour contre Martina Hingis. Je n'étais peut-être pas prête à encaisser ça aussi tôt dans le tournoi. Et au lendemain de ma défaite j'ai peut-être pâti d'une certaine décompression due à la tension nerveuse qui avait disparu d'un seul coup. Si je me suis aussi gravement blessée sur le court, c'est sûrement dû à une sorte de perte de vigilance. C'est pour ça que j'ai dit que ce n'était pas forcément un manque de chance. C'est une analyse des choses façon Noah
Cela ne m'étonne pas. Je crois que nous avons souvent la même façon de voir les choses. D'une certaine manière, je me sens assez proche de lui. Avez-vous la sensation que l'influence de cette blessure n'a pas été totalement négative ?
En fait, elle m'a fortifiée parce que ça m'a permis d'encaisser tranquillement dans mon coin tout ce qui s'était passé depuis l'Australie. Un truc si fort qu'il avait eu un impact énorme, dans le tennis, en dehors du tennis dans la société en général. Moi j'avais besoin d'encaisser tout ce qui s'était passé. De prendre du recul. On ne sort pas indemne de six mois de folie comme ça, sans à un moment donné craquer, sans péter un plomb. Moi, mon "pétage " de plomb, ça a été de me blesser, mais je crois que finalement ça aura été positif pour le reste de ma carrière. Et pour vos blessures à répétition aux deux cuisses c'est la même chose, vous y voyez une explication logique ?
Non, là c'est vraiment un problème spécifique, j'ai une faiblesse que j'essaie de corriger avec le travail. Une douleur sur le côté externe de la cuisse droite est apparue depuis l'US Open. Je pense que ça peut venir du problème que j'ai eu à la cheville à Roland-Garros, de compensation. En tout cas, je touche du bois, pendant toute la préparation pour l'Australie et à Sydney, je n'ai rien senti. J'espère que ce n'était qu'une séquelle de mon accident de Roland-Garros. Pouvez-vous nous éclairer sur votre changement d'entraîneur ? Car on vous a quittée à Roland-Garros avec Christophe Fournerie pour vous retrouver cet été avec Sophie Collardey. Que s'est-il passé ?
En fait, j'avais quitté W. Bashford, en 1998, parce qu'il avait eu tendance à s'approprier mes résultats. Je ne voulais plus connaître cela et c'est ce qui m'avait poussé à intégrer le team Demongeot début 1999. Je voulais adhérer à une structure mais sans retomber dans le train-train. J'avais besoin d'un peu d'indépendance. Or, après quelques mois de bon fonctionnement avec Christophe Fournerie, le coach de l'équipe, celui-ci a eu des divergences de vue avec Isabelle Demongeot qui chapeaute le tout. C'est ce qui explique la fin de notre collaboration. Et, parallèlement à ça, j'ai trouvé Sophie. Pourtant, en Australie, Christophe Fournerie parlait de votre collaboration à long terme…
C'était une erreur de sa part. Il n'avait jamais été question qu'il me suive partout comme il l'a prétendu. Je me souviens, il a dit " J'irai avec Amélie sur tous les tournois ". Or, il n'en n'avait jamais été question. Premièrement, je veux aller sur certains tournois seule, et deuxièmement, je ne suis à personne ! En cela, ne reproduisait-il pas ce que vous aviez déjà reproché à Bashford ?
Oui, certainement un petit peu. Vous semblez faire très attention à ce que les gens ne s'approprient pas vos mérites ?
Très, car je commence à avoir une certaine expérience des relations joueur-entraîneur. Je vois un peu ce qui se passe sur le circuit et je ne veux pas qu'un jour un entraîneur puisse dire " c'est grâce à moi que… " Attention, je ne dis pas que j'y arrive toute seule. Il y a des gens qui m'aident. Ca peut-être un entraîneur, ça peut-être Sylvie, ou des gens autour de moi, mais je crois qu'il n'y a personne au jour d'aujourd'hui qui puisse dire " c'est grâce à moi si… ". C'est moi qui suis sur le terrain, et c'est quand même moi qui tiens la raquette, même s'il y a du boulot fait derrière et s'il y a des conseils qui sont donnés. C'est un état d'esprit. les système d'entraînement que j'ai en ce moment s'adapte bien. Mais ça fait beaucoup d'entraîneurs depuis vos tout débuts, non ?
Ca dépend de la personnalité des personnes dans doute. Graf a eu deux entraîneurs dans toute sa carrière et cela lui a réussi. Moi, j'ai besoin de changement. J'ai l'impression qu'il faut un œil neuf se pose sur moi régulièrement. Et avec Sophie Collardey ?
Un point sera fait, soit après l'Australie soir après le Gaz de France. Moi, c'est vrai que depuis un an je moi suis entraînée avec un certain nombre de personnes différents. Si je change ce n'est pas forcément ce n'est pas forcément que ça se passe mal avec la personne avec laquelle je travaillais avant. Mais j'ai décidé de travailler comme ça. C'est un souhait de ma part. Pour l'instant rien n'a été décidé encore en vue de la suite de la saison. La décision se fera en collaboration avec Isabelle Demongeot. N'avez-vous pas peur de ne pas assez jouer et de prendre le risque de voir l'écart se creuser entre vous et les meilleures qui se rencontrent fréquemment et qui progressent ainsi à chaque confrontation ?
Personne n'est pas à ma place. Si des joueuses disputent trente tournois et qu'elles y trouvent du plaisir tant mieux pour elles ! Qu'elles continuent. Moi je préfère faire moins de tournois et privilégier le qualificatif > Mais c'est aussi à double tranchant. Car vous vous mettez une grosse pression à chaque tournoi, qui devient forcément plus important
Moi, je vais dans un tournoi quand j'ai vraiment envie de jouer. Je ne peux pas jouer à mon meilleur niveau pendant onze mois. Donc je sélectionne. C'est mon caractère. J'ai besoin d'éprouver du plaisir à gagner. Je ne dis pas " à jouer ", mais " à gagner ". Gagner sans plaisir m'emm… Chacun ses choix. Mais ainsi, vous vous enlevez pas mal de chance de rencontrer régulièrement les toutes meilleures d'autant qu'avec votre bon classement il vous faut maintenant atteindre les derniers tours pour faire de gros matches…
Peut-être, mais elles aussi manquent de références contre moi. En Australie, Davenport ne s'attendait sûrement pas à ce que je produise le niveau de jeu qui fut le mien en demi-finale. La plupart des grandes rivalités passées du tennis montrent pourtant que les champions et les championnes se sont fait mutuellement progresser en se confrontant régulièrement les uns aux autres : Navratilova et Evert, Connors, Borg et Mc Enroe, Agassi et Sampras…
Peut-être que ça sera un jour un désavantage. Mais mon désir n'est vraiment pas de jouer trente tournois par an. Cela dit, je ne joue pas si peu qu'on le dit : l'an dernier j'en ai joué seize, en manquant deux mois de la saison. Je dirais que ça peut aller jusqu'à dix-huit ou vingt ; or, je regardais justement ce matin le classement et le nombre de tournois. Davenport, Hingis, les deux Williams au maximum en ont joué vingt. Même si les choses ne se posent pas exactement dans ces termes. Que choisiriez-vous entre : faire abstraction de tout pendant cinq ans pour ne vivre que pour le tennis et devenir la meilleure au monde, et privilégier une vie harmonieuse, partagée entre le tennis et la vie privée, quitte à passer à côté d'une carrière plus prestigieuse ?
Ce n'est pas une question facile, mais de toute façon je crois que je suis incapable de manger, de dormir et de pense tennis pendant cinq ans. J'ai besoin d'un équilibre pour être bien. Mais peut-être est-ce parce que j'ai fait le contraire pendant des années. De onze ans jusqu'à dix-huit ans, ma vie entière a été consacrée au tennis. Et à un moment, je crois qu'il faut inverser les choses. La preuve c'est qu'au moment ou j'ai inversé le système les résultats ont commencé à venir. Dans votre esprit, où vous situez-vous par rapport aux Hingis, Davenport ou Williams ?
Je ne me pose pas ce genre de question. Je sais que sur un tournoi du Grand Chelem je peux être à leur niveau. De toute façon, mes objectifs ne se situent pas en termes de classement, mais en termes de jeu. Je veux arriver à m'éclater encore plus sur le terrain. Et en matière de palmarès, avec quelles victoires pourriez-vous considérer avoir réussi votre carrière ?
Ce que je voudrais à la fin de ma carrière, c'est avoir gagné un tournoi Grand Chelem, Roland-Garros bien sûr. Mais, au-delà du classement, ce que je privilégie c'est l'émotion sur le terrain. Je m'orienterais plutôt dans cette direction que d'affirmer vouloir être un jour numéro 1 mondiale. En fait, je pense que je peux gagner plusieurs tournois du Grand Chelem sur plusieurs surfaces différentes. Est-ce que le regard des autres joueuses a changé sur vous au fil des mois ?
Non, je ne crois pas. J'ai toujours eu des bons rapports en général avec les autres filles. Et vous avez toujours des problèmes avec certaines… (Rires.)Disons que je ne vais pas sauter au cou d'Hingis. Une victoire sur elle a une saveur particulière, c'est sûr. A Coubertin ; dans mon jardin, je ne l'ai d'ailleurs pas laissée passer. Et la battre fut très bon. La battre de nouveau à Sydney et puis Davenport ensuite, disons que c'est une …petite satisfaction. Dans le privé, les autres joueuses dont l'homosexualité est connue mais qui ne l'ont jamais avoué, vous sont-elles reconnaissantes de votre prise de position ?
Pas vraiment, non. Je dirais même qu'elles m'évitent. C'est sans doute qu'elles craignent que je les dénonce.(rires). Il n'y en a qu'une qui m'ait félicitée. Une seule.
Interview réalisée par Philippe MARIA et Philippe BOUIN.
Dans cet Open, vous avez réussi deux performances : celle d'être en finale et celle d'être l'un des rares athlètes de haut niveau, femmes et hommes confondus, à assumer son homosexualité ?
Ah bon ? Vraiment ? Je ne savais pas. Enfin, je ne l'ai pas fait par rapport à ça. Je préfèrerais qu'on se souvienne de moi pour mon tennis, mais on pourra retenir aussi le fait que j'ai eu le courage de faire ça. En fait, c'est Sylvie, mon amie, qui m'a un peu poussée à le dire. Elle ne voulait pas avoir à se cacher, ne pas pouvoir vivre normalement avec moi. Ca nous a paru logigue. Je ne voulais pas non plus avoir à mentir, à me taire. Vous auriez pu vous inventer un petit ami et instaurer un statu quo avec les journalistes pour qu'ils n'en parlent pas, comme la plupart des sportifs homosexuels français ?
Non, surtout pas. Jusqu'à maintenant, ma tactique était d'éviter le sujet. Mais là, nier l'évidence, ç'aurait été ridicule. Le fait d'occulter Sylvie aurait pu la mettre mal à l'aise, alors qu'elle est si importante pour moi. Et puis, je crois qu'en tant que sportive j'ai une image positive, alors, si ça peut faire reculer un peu l'intolérance, ouvrir l'esprit des gens, tant mieux. Qu'ils se rendent compte que je suis comme eux, que j'essaie de réussir dans mon domaine, de gagner. Je pense qu'ils me jugeront sur ça et non sur mes moeurs. Dans la mesure où vous êtes parvenue en finale, ce "coming out" a été surmédiatisé, avec des commentaires parfois blessants dans la presse. Regrettez-vous votre honnêteté dans cette affaire ?
Dès le début du tournoi, je ne m'en suis pas cachée. Mais avec mes résultats, l'intérêt est allé croissant. Le point culminant étant atteint avec les conneries qui sont sorties dans les journaux ici, selon lesquels je serai un "demi-homme" et tout ça. Ca m'a blessée, surtout parce que je ne comprenais pas ce qui motivait ça. Je ne voyais pas ce que j'avais fait de mal pour mériter un tel traitement. C'est vrai, j'ai un peu douté, regretté...Mais ça n'a pas duré. Redgardez la réaction des gens. Ca m'a fait vraiment du bien, ça m'a soulagée. En plus, je ne peux plus vraiment le regretter, c'est le fait d'être moi-même qui me fait mieux jouer. Je suis bien dans ma vie, heureuse. Je ne veux pas retourner en arrière. L'intolérance, vous la rencontrez très fréquemment. A Wimbledon, par exemple, si vous avancez dans le tournoi, la presse tabloïd anglaise peut être très dure avec vous
Comme dit Sylvie, quoi que je fasse, je ne ferai jamais l'unanimité. Et comme plaire à tout le monde n'est pas mon but...L'essentiel, c'est que je me plaise à moi, que je sois fière de la façon dont je mène ma vie. Et puis, j'aurai peut-être la communauté homo derrière moi. Le seul intérêt de cette info, c'est qu'elle est nouvelle. Ca va se tasser. Dans quelques mois, on me laissera vivre ma vie tranquillement et jouer au tennis le mieux possible. D'autre part, la presse anglo-saxonne ne m'intéresse pas vraiment. La façon dont elle traite l'info est assez lamentable, j'en ai eu l'exemple ici. Lindsay Davenport aussi en a été victime. Non, je lis surtout la presse française. Justement, comment expliquez-vous la réaction des joueuses ?
Lindsay était vraiment désolée de ce qui s'est passé. Elle a parlé en termes exclusivement sportifs et s'est fait piéger. Elle m'a fait passer un très gentil mot pour s'excuser et me souhaiter bonne chance pour la finale. Cela m'a fait vraiment plaisir. C'est une fille que je respecte beaucoup.
Et Martina Hingis ?
C'est différent. Elle s'est excusée pendant la cérémonie de la finale. Elle m'a dit : "Je suis désolée d'avoir dit ça. Je crois vraiment que c'était stupide de ma part". J'ai répondu : "J'espère que tu l'es vraiment, car effectivement, c'était stupide et, en plus, ça m'a blessée". Mais bon, je ne la crois pas sincère. Ce n'est pas la peine d'attendre plus de quelqu'un comme ça. Pour revenir à la presse sportive, le fait qu'ele soit constituée à 80% d'hommes n'est-il pas un facter déterminant de la façon dont cette affaire a été traitée ?
Probablement. Dans un domaine masculinisé, il y a forcément une plus grande proportion de machos, plus précisément de misogynes. Alors, s'ils considèrent les femmes comme inférieures, à fortiori, une homo, c'est à dire une fille qui ne daigne pas s'intéresser à eux, qui ne succombera jamais à leur charme...Elle a encore moins de chance d'être vue de manière positive. Il n'y a pas qu'en Australie que cette affaire a été commentée d'une façon déplaisante, vous avez également été la cible des "Guignols de l'info", en France.
Concernant les Guignols, je n'ai pas trouvé ça particulièrement fin. Ils m'ont déjà fait rire et peuvent faire mieux, plus subtil, j'en suis sûre. Mais ce qui me gêne surtout avec les Guignols, c'est que les sportifs y sont systématiquement pris pour des cons. Bon, c'est vrai qu'il y en a pas mal. Mais ils pourraient nous donner notre chance, parfois. On vous a sentie fébrile dans cette finale, particulièrement dans le premier set. Vous ne lâchiez pas vos coups, vous vous précipitiez...Comme si, d'un coup, la pression était énorme.
Franchement, en entrant sur le court, je n'y pensais plus du tout. J'étais totalement relâchée. Ce que j'avais sutout sous-estimé, c'était l'impact d'une finale de Grand Chelem. C'était marrant, je me suis installée, j'ai sorti mes affaires, je ne réalisais pas, même pendant les échanges d'échauffement. Et puis, à partir du moment où on a joué, j'ai senti la foule, si concentrée, si attentive, et la pression est montée. Pour en finir avec le sujet, n'est-ce pas le fait d'évoluer dans un milieu exclusivement féminin depuis de longues années qui peut conduire à préférer les filles aux garçons ?
Franchement, je ne le pense pas. C'est vrai qu'il y a une grande solitude, lorsque vous êtes sur le circuit, à enchaîner les tournois, mais on nest pas complètement coupé des garçons. On a quand même le choix d'être avec qui bon nous semble. Cette vie de nomade a donc été pesante ?
En juniors et les deux années qui ont suivi, certainement. Quand vous êtes centième joueuse mondiale, vous n'avez pas cette vie de luxe qui s'offre maintenant à moi. Aujourd'hui, c'est plutôt agréable. On veille constamment sur vous, vous êtes logée dans de beaux hôtels...Toutes les conditions sont réunies pour que vous vous concentriez uniquement sur votre sport. Mais ça n'a pas toujours été le cas. Je me souviens, en Grèce, d'un tournoi galère, mal géré, mal organisé. Je me suis demandée si je n'allais pas repartir. Cette détermination dont vous faites preuve en dehors du tennis frappe aussi lorsque vous êtes sur le court. Dans cette finale de l'Open d'Australie, alors que vous vous libérez dans le second set, vous sauvez six balles de match ! Avez-vous toujours été comme ça ?
J'était déjà comme ça petite. Je crois avoir été une enfant pleine d'énergie, un peu rentre-dedans, qui bougeait tout le temps. Et puis, lorsque je suis partie de chez moi, à onze ans, ça n'a pas été facile, je me suis renfermée. J'ai perdu beaucoup de cette assurance et de ce côté casse-cou qui e faisaient foncer. Aujourd'hui, j'ai l'impression que ça revient, que le caractère que j'affiche est vraiment le mien. Pourtant, lorsque vous avez décidé de quitter la fédération, il y a deux ans, vous donniez l'impression de savoir précisément ce que vous vouliez ?
Oui, mais là, j'étais acculée. Il fallait absolument que j'agisse. Là encore, je n'étais pas moi-même. Patrick Simon me faisait jouer un jeu de fond de court qui ne correspondait pas à mon tempérament. J'avais demandé à évoluer, à changer, sans succès. Je me sentais dans une impasse et je savais pertinemment que je ne réussirais pas dans le tennis en jouant comme ça. Et comme c'est l'objectif que je me suis fixé, il m'a fallu réagir. C'est aussi ce qui vous a motivé pour quitter votre précédent entraîneur, Warwick Bashford ?
Oui, j'avais le sentiment de ne plus progresser avec lui. Je voulais être plus agressive, monter au filet. Par ailleurs, alors qu'il travaillait également avec Sandrine Testud, Warwick restait quelqu'un de très exclusif, voire possessif. Bref, relationnellement, ça n'allait plus, ce qui me rendait le travail impossible. C'est pour ça que j'ai rejoint le team d'Isabelle Demongeot. C'est par ce biais là que vous avez rencontré Christophe Fournerie, votre nouvel entraîneur. Comment cela se passe-t-il avec lui ?
D'abord, relationnellement, ça se passe super-bien, on rigole beaucoup, on partage beaucoup de choses ensemble. Après, pour le travail, il y a énormément d'échanges. Si on n'est pas en séance d'entraînement, on discute. Je n'ai jamais parlé autant, ça permet de visualiser les erreurs, d'essayer de les surmonter, de préparer les matchs...Je crois avoir la capacité d'évoluer très rapidement. A partir du moment où il insiste sur un point faible, je le corrige très rapidement. Et puis, il y a aussi une autre façon de travailler. Par exemple, en dépit de mon potentiel athlétique, je n'avais jamais fait de véritables séances de musculation. On s'y est mis avec Christophe. J'ai d'ailleurs eu du mal au début, comme le prouve ma petite contracture à la cuisse. Vous disiez : "On rigole beaucoup". Sylvie, Christophe et vous mettez pas mal d'animation dans le "player's lounge"...En fait, on a l'impression que votre trio est fusionnel. Qu'arrivera-t-il si vous vous retrouvez seule sur le circuit. Ne serez-vous pas un peu perdue ?
Je n'en sais rien. C'est à moi d'essayer de surmonter ça aussi. C'est vrai que ce mois en Australie a été super pour tous les trois au niveau relationnel. On a, en plus, vécu des moments forts jusqu'à cette accession en finale. De toute façon, il est prévu que Christophe me suive sur les tournois. Quant à Sylvie, elle me suivra quand son emploi du temps le permettra. Comment expliquez-vous que vous ayez progressé aussi rapidement ?
Franchement, j'ai toujours eu en moi cette capacité de jeu, je n'arrivais simplement pas à l'exprimer. L'année dernière, j'ai eu l'impression de vivre ente parenthèses, à moitié. Il y avait les relations avec Warwick qui se sont dégradées, le fait que je me sente un peu seule...A la fin de la saison, j'était à la ramasse. Je me suis traînée dans les tournois. Et puis, le déclic est venu en Novembre. J'ai rencontré Chritophe, mon entraîneur, et Sylvie, mon amie, lors du même dîner, le 5 exactement. Est-ce à dire que c'est surtout un déclic mental dont vous aviez besoin ?
Dans mon cas, c'est évident. Même si on a fait du très bon travail avec Christophe en décembre. C'est d'abord d'avoir rencontré Suylvie qui a débloqué les choses pour moi. Je me suis sentie heureuse, épanouie, le reste a suivi naturellement. Que reste-t-il a améliorer dans votre jeu ?
Avat tout, c'est d'acquérir un jeu d'attaque performant. Etre plus agressive, monter au filet...Autant de caractéristiques qui correspondent beaucoup plus à ma personnalité. Le problème est que j'ai plein de mauvaises habitudes. Pendant le match, vous avez effectivement loupé vos quelques montées au filet. Est-ce pour des raisons de coup d'oeil, d'appréciation ou un problème de confiance ?
C'est surtout un problème de confiance. Je me refuse à prendre les risques. Sinon, je vois où la balle peut tomber, mais j'hésite, car mes coups au filet ne sont pas toujours gagnants. Il n'y a qu'en demi-finale que j'ai réussi à monter un peu plus, à être plus agressive. C'est vraiment ce qui m'a manqué en finale. La fébrilité que vous avez ressentie pour cette finale vous a amenée à parler de relaxation lors de la conférence d'après match. Vous aviez déjà essayé durant la Fed Cup, avec Yannick Noah.
Oui, mais c'était du yoga, et c'est pas trop mon truc, en fait. Donc, je n'ai pas d'idées sur le sujet. Peut-être la sophrologie...Mais en ayant vécu la pression d'une finale de Grand Chelem, je saurai ce qui m'attend la prochaine fois. Qu'elle est votre appréciation sur le niveau du tennis féminin ?
Depuis quatre ou cinq ans, il a considérablement augmenté, mais s'est aussi resserré. De la trentième à la cinquième place, c'est assez ouvert. Je pense que, pour moi, la progression est jouable. Après, dans le top 5, c'est plus dur, même si, là encore, l'écart entre les filles n'est pas si élevé. Après tout, il y a encore quelques temps, les numéros 1 et 2 mondiales n'avaient pas de matches aussi accrochés dans les tournois du Grand Chelem. Jusqu'au troisième tour, c'était du 6-0, parfois du 6-1, mais pas plus. C'est beaucoup moins le cas de nos jours. Même si, à mesure de la progession du tournoi, il n'y avait plus beaucoup de joueuses sur place, vous avez eu quelques réactions sur votre parcours ?
C'est vrai qu'il n'y avait plus grand monde, mais j'ai croisé Serena Williams qui ne m'avait jamais adressé la parole auparavant et qui m'est tombée dessus : "Waouh !c'est super, génial pour toi, je te félicite..." Comme le font parfois les Américains, elle vous respecte parce que vous êtes du côté des gagnants ?
Oui, il y a sûrement de ça. Peut-être aussi qu'elle se dit qu'on appartient toutes les deux à une minorité et que c'est une façon de se montrer solidaires, j'en sais rien...De toute façon, j'ai été agréablement surprise. Y a-t-il des joueuses qui vous gênent particulièrement ?
Non, c'est plutôt moi qui ai tendance à gêner, puisque j'ai une grande variété dans mon jeu. La joueuse commence à s'habituer à des échanges canon et hop!, je fais un petit slice. Je change de rythme et ça dérange beaucoup. J'essaie de les empêcher de jouer au maximum. Malgré votre détermination, n'avez-vous pas des moments de doute ?
Si, bien sûr. Très souvent, même. C'est dur, physiquement, mentalement, et tu te demandes forcément si ça en vaut la peine. Mais c'est aussi l'accomplissement d'un rêve. Je raconte toujours l'épisode de Noah, mais il faut imaginer ce que ça représente. J'ai quatre ans, je vois ce joueur gagner et je décide que sa victoire sera à un jour la mienne. Je m'attelle à ça et j'agis pour réaliser ce rêve-là. Les moments de doute ne sont donc que passagers. Et parfois, une simple conversation, une rencontre fortuire, un bon dîner avec des amis suffisent à les faire disparaître. Même si vous êtes partie tôt de chez vous, vous avez pu bénéficier du soutien de vos parents ?
Ils m'ont toujours soutenue, encouragée aussi quand je prenais des décisions difficiles, comme quitter la fédération. Dans le même temps, ils n'étaient pas envahissants, ils se sont pas impliqués dans le milieu du tennis et ne sont pas comme ces parents qu'on voit sur le circuit qui poussent leurs gamins. Ils ont toujours respecté mes choix dans le tennis. Vous êtes-vous essayée à d'autres sports, ou le tennis a-t-il toujours été une évidence ?
J'aime bien l'équitation et le ski. Tout ce qu'il ne faut pas faire...Pour le ski, il y a vraiment eu un moment d'hésitation. J'étais sur les skis à l'âge de cinq ans. J'y allais très régulièrement. Il y avait un chalet familial à la montagne. Mais comme je n'habitais pas sur place, ce qui m'empêchait de vraiment m'y mettre, j'ai opté pour le tennis. Qu'est-ce que vous allez faire les jours prochains ?
Demain, on décide avec Sylvie où on part en vacances. La Nouvelle-Calédonie, notre destination initiale, en territoire français ce n'est pas la meilleure idée pour être tranquille, ce dont j'ai vraiment besoin. Où vous voyez-vous à la fin de l'année ?
Au Masters féminin, donc dans le Top 10. Avec tout ce qui s'est passé pendant ce tournoi, l'année de vos vingt ans, n'avez vous pas l'impression de prendre un coup de vieux ?
Un coup de vieux, non, mais un coup de maturité sûrement.