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La biographie de Gautama Bouddha (début)

                                       

© Ralph Stehly, Professeur d’histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg

 

      

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                          Le berceau du bouddhisme se trouve dans le nord-ouest de l'Inde, là où il y a le cercle

 

[ Dans les langues indiennes, "c" se prononce "tch", "ç" est le son de l'allemand "ich", proche du "ch" français]

 

La seule chose sur laquelle toutes les sources bouddhiques sont d’accord, c’est que le Bouddha est entré dans le nirvâna (c-à-d est mort) à l’âge de 80 ans.

Pour le reste, il y a deux chronologies, une chronologie longue et une chronologie courte. Une partie des sources place le nirvâna du Bouddha 218 ans avant l’avènement de l’empereur Açoka (- 268), donc en – 486, et sa naissance en – 566. D’autres sources placent le nirvâna du Bouddha en – 368. Les historiens occidentaux adoptent en général la chronologie longue, avec des variations de détail : nirvâna en – 483 ou – 478, et naissance en – 563 ou – 558. Nous adoptons ici la chronologie de Louis RENOU : - 558 à – 478.

Le nom du fondateur du bouddhisme est Siddhârta Gautama Çâkyamuni Buddha. Siddhârtha est le prénom, c-à-d le nom donné par les parents au futur Bouddha. Gautama est en quelque sorte son nom de famille : = " issu de la famille des Gotama ". Çâkyamuni signifie ascète silencieux (muni) du clan des Çâkya. Buddha est le surnom qui lui sera donné après l’Illumination Intérieure (bodhi) et signifie " celui qui est passé par l’illumination intérieure " ou "l'Eveillé". Le clan Çâkya était un clan de la classe des princes (ksatriyas). Son père s’appelait Çuddhodana    (" nourriture pure ") et dirigeait une petite principauté dans l’Uttara-Kosala, dans le Teraï népalais, avec pour capitale Kapilavastu (aujourdh’hui sur la frontière indo-népalaise, mais du côté népalais). Çuddhodana avait deux épouses Mâyâ Gautamî et Mahâprajâpatî Gautamî, sœur de Mâyâ.

La naissance eut lieu dans une localité voisine, au jardin de plaisance de Lumbinî (aujourd’hui Rummindei). Sept jours après la naissance de Siddhârta, sa mère meurt. Il est ensuite élevé par la sœur de sa mère, Mahâprajâpatî Gautamî,  deuxième épouse de son père.

Consulté à l’âge de 16 ans sur le choix pour lui d’une épouse, Siddhârtha Gautama se serait résolu au mariage, dont il n’était nullement désireux, seulement pour suivre l’exemple des Bouddha du passé. Les traditions varient sur son mariage ou sur ses mariages et sur les noms et les généalogies de ses épouses. Il semble qu’il en ait eu au moins trois. Siddhârtha Gautama eut un fils, Rahula. Les mariages du futur Bouddha embarrassent notablement les textes monastiques, ce qui paraît garantir leur authenticité.  

Les quatre rencontres

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Selon les textes traditionnels, Çuddhodana couvait son fils et le chambrait, et lui interdisait toute sortie hors du domaine royal. Néanmoins, malgré les précautions de son père, Siddhârta Gautama réussit à sortir du palais paternel. Il fit alors quatre rencontres décisives. D’abord, il rencontra un vieillard décrépi, puis un malade, puis un mort qu’on emportait vers le bûcher crématoire, et enfin un religieux. Il y a donc ici irruption de la vulnérabilité du moi et de l’horizon inéluctable de la mort dans la conscience de Siddhârtha Gautama.

Interrogeant son cocher, le Siddhârtha Gautama apprit que personne ne pouvait échapper à la loi de la vieillesse, de la maladie et de la mort, et chaque fois il aurait fait détourner son char du palais, méditant sur l’emprise inexorable de la douleur.

Dans une quatrième rencontre, Siddhârtha Gautama vit un religieux et comprit à sa vue qu’il pouvait exister dans la sérénité religieuse un remède à la douleur.

A ce moment-là, un fils lui naîtra, Rahula. Siddhârtha Gautama l’aurait jugé comme un lien de plus qui l’attacherait au mode, mais cette naissance, en fait, justifiait mieux, dans les idées du temps, son départ pour la vie religieuse, sa postérité étant assurée.

 

Le Grand Départ (en – 529, à 29 ans)

En sanskrit mahâbhinishkramana, en pali mahâbhinikkhamana, en tibétain mngon-par-‘byung-ba-chen. C’est un événement comparable à l’Exode du peuple juif ou à l’hégire de Mohammed.

Siddhârtha Gautama était alors âgé de 29 ans. A la date anniversaire de sa naissance, de nuit et en secret, quoique ayant demandé l’autorisation de son père (selon le Lalitavistara) et après avoir jeté un dernier coup d’œil sur son épouse et son fils endormis (selon la Nidânakathâ), il aurait enfourché son cheval Kanthaka et se serait enfui avec son écuyer Chandaka.

Le religieux itinérant

Il devient alors un religieux itinérant (sanskrit: samnyâsin ou bhikshu) et recevant l’hospitalité d’étape en étape. Il gagne Vaiçâlî et se met à l’école d’un maître brahmanique (son guru) Ârâda Kâlâma. Puis il se rend à Râjagriha, capitale du Maghada (au nord de l’Inde). Le roi du Magadha Bimbisâra s’intéressa au nouveau religieux qui s’était installé sur une colline proche et venait quêter sa nourriture en ville. Bimbisâra se rend à la colline et séduit par Siddhârtha Gautama lui aurait offert, selon les textes traditionnels, la moitié de son royaume.

Il ne se laisse pas tenter et refuse. Il devient ensuite disciple de Rudraka Râmaputra, qu'il quittera peu après. Déjà, s'était formé autour de lui in groupe de 5 disciples: Âjñata Kaundinya, Bhadrika, Vâshpa, Açvajit et Mahânâman. Puis il se dirige vers Gâyâ et se fixe non loin à Uruvilva, près de la rivière Nairañjanâ (aujourd'hui Lilañj) en un site plaisant et calme, propice aux exercices religieux.

 

Les austérités et leur abandon (6 ans)

 

 

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Dès lors va s'ouvrir une période qui se terminera six ans après le Grand Départ, période pendant laquelle Siddârtha Gautama se livrera à la plus formidable ascèse, à la manière des autres grands muni indiens, devenant ainsi le Çâkyamuni ("l'ascète silencieux du clan des Çâkya").

Selon Theravâdin, Sutta (M.N., t. 1, p.242-247), il se livra à des exercices respiratoires yoguiques extrêmes. Ces exercices commencent par l'occlusion complète de la voie buccale en serrant les dents et en pressant la langue contre le palais avec une énergie telle que la sueur sort des aisselles Puis la voie nasale est fermée à son tour, mais la pression interne du souffle fait éclater les tympans. Puis congestion de la tête et céphalées, coliques et accès de fièvre. Mais Siddhârta Gautama demeure imperturbablement maître de son corps et de sa pensée.

Puis il se livre à un jeûne à mort: "J'eus cette pensée: il faut que je pratique un jeûne complet…Tout à fait semblable à une ligne de boule, ainsi était devenue mon épine dorsale…J'en étais arrivé à ce que la peau de mon ventre adhère à mon épine dorsale sous l'effet du jeûne ".

Puis il se rend compte de l'inanité de cette ascèse extrême: " Par ces exercices ascétiques intenses, je n'atteins pas une excellence en la vision et la connaissance vraiment saintes qui soit supérieure à la condition humaine. Existerait-il donc, en vérité, une autre voie de l'É veil ?". Il abandonne donc ces austérités: " Est-ce bien en pratiquant l'absence de désir et en abandonnant les choses mauvaises que j'obtiendrai le bonheur ? Ce n'est certes pas à cause des souffrances que j'inflige à mon corps que j'obtiendrai ce bonheur. A présent, ne vaut-il pas mieux pour moi manger un peu de riz bouilli et de bouillie de grains grillés pour acquérir des forces suffisantes" (Dharmaguptaka, Vinaya (T. 1428, p. 781a).Il se lève alors très affaibli, et, ses vêtements étant tombés en loques, il prend le linceul d'un cadavre, le lave dans un étang et le façonne en robe de moine. Il part en quête de nourriture. Ses cinq disciples considèrent comme une défaillance impardonnable son abandon du jeûne; ils le quittent pour se rendre à Bénarès.

 

L'assaut et la tentation de Mâra

(cf. la tentation de Jésus en Mt 4 et parallèles, avant le début de son ministère)

Les sources traditionnelles nous présentent les choses ainsi.

Mâra, la mort (tibétain bdud), le sieu qui domine le monde sent son emprise sur le monde menacée par la découverte imminente de la voie du salut, car cette voie met fin au cycle infernal des renaissances et donc des morts.

Siddhâtha Gautama sera d'abord attaqué par une effroyable armée de démons, mais rien ne peut l'atteindre. Il reste inébranlable, défendu par ses mérites antérieurs et par bienveillanace (maitrî). L'armée se rebutte et se lasse. Mâra essaie alors de faire valoir ses mérites propres pour revendiquer le trône de l' É veil . Mâra revendique et appelle en témoignage toutes ses troupes. Siddhârtha Gautama invoque alors le témoignage de la Terre. Il la touche de la main droite, et la terre tremble et se montre personnifiée, lui rendant hommage et se portant garante.

Assaut et tentation s'achèvent avant la levée du jour.

Austérités

Abandon

Texte

 

 

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