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Le Nirvâna
© Ralph Stehly, Professeur d’histoire des religions, Université Marc Bloch, Strasbourg
Le chemin du nirvâna passe par l’Eveil (bodhi). Pour le PV, l’Eveil, c’est la prise de conscience des quatre nobles vérités, tandis que pour le GV le savoir (prajñâ, le GV parle plus volontiers de savoir que d’Eveil) consiste à prendre conscience que sâmsâra et nirvâna, mondanité et bouddhéité ne sont que des oppositions illusoires. Ce qui distingue le " mondain " du libéré, c’est son attitude face à l’existence. Le " mondain " croit qu’il est séparé de la bouddhéité, et considère comme essentiel ce qui n’est que de l’ordre du phénoménal (la souffrance). Le libéré vit avec la conscience de sa bouddhéité et est conscient du caractère purement illusoire de la souffrance. Le nirvâna présence quatre caractéristiques :
Udâna 8.1-4 caractérise le nirvâna comme quelque chose de radicalement différent du monde matériel que l’on découvre dans la méditation. Le devenir est aboli, il n’ y a plus d’ " aller ", plus de " venir ", plus de " naissance ", plus de " disparaître ". C’est quelque chose qui n’a ni fondement, ni début, ni fin. Plus loin ce passage le définit comme quelque chose de non-né (ajâta), de non-devenu (abhûta), ne non-fait (akata), non conditionné par les samskâra-s, c-à-d par les désirs karmiques. On nous dit également que c’est quelque chose qui ne peut être que défini négativement, parce qu’il s’agit d’un état qui ne comporte pas de caractéristiques spécifiques que l’on puisse exprimer par le language. Aussi le décrit-on par des images : c’est une grotte fraîche au milieu de la canicule de la vie quotidienne, une île paisible au milieu de la mer su samsâra, un lieu où il n’ y a plus de mort, un lieu qui ne peut être affecté par quoi que ce soit. Dans le PV comme dans le GV , on nous dit que l’image la plus approprié du nirvâna, c’est l’espace vide. Les concepts de temps ne peuvent pas s’appliquer au nirvâna : il n’a pas été engendré, et il n’est pas engendrable. Il n’est ni du domaine du passé, ni du futur, ni du présent. Le nirvâna ne peut être saisi par les sens, mais il n’est cependant pas le néant. Toutefois, il est saisissable par l’esprit transfiguré du saint. De tout cela il ressort que le nirvâna est un mystère. Il est le contraire radical du monde du samsâra, quelque chose qui n’appartient pas au monde, n’a aucune relation avec lui, ni n’a aucune influence sur lui. Il est le " tout autre ". Les deux nirvâna-s On distingue le nirvâna en ce monde, et un nirvâna éternel appelé le pari-nirvâna. Le nirvâna en ce monde (en pali : sa-upadiçesha-nirvâna) C’est l’état du saint bouddhique, chez lequel existent encore les éléments constitutifs de la personnalité (les dharma-s), mais qui libre par rapport à toutes les pulsions, et qui ne produit plus de karman pouvant occasionner une renaissance, et qui n’attend que le moment de s’éteindre totalement dans la mort. La période de temps qui s’écoule entre entre l’acquisition de ce nirvâna et le pari-nirvâna peut être assez longue, comme dans le cas de Gautama Bouddha. Ce nirvâna correspond à la jivan-mukti du yoga. Les école du PV n’admettent que ces deux sortes de nirvâna-s. Les écoles du Grand Véhicule en admettent encore deux autres. Les deux nirvâna du Grand Véhicule
Bibliographie Introduction Vies antérieures du Bouddha La vie du Bouddha: jeunesse, l'Eveil, la fin et le parinirvâna Le message du Bouddha Bouddhologie Le nirvâna Grand Véhicule et Petit Véhicule Le tantrisme, Le Bardo Thödol (Livre des Morts tibétain) Le canon bouddhique La liturgie Hindouisme Judaïsme Christianisme Islam Histoire des Religions Sinica Contact © Ralph Stehly. Ce cours peut être reproduit uniquement dans un but non commercial, et à condition de mentionner l'auteur et la source.
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